Le ministre a rappelé que le P-DG de Sonelgaz, Mohamed Arkab, s'est plaint récemment des prix de revient de la société et des prix actuels qui pèsent lourd sur l'entreprise Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a affirmé hier, que l'augmentation des prix de l'électricité n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement, mais elle est envisageable à l'avenir, dans le cadre de la révision du système des subventions. «Au jour actuel, il n'est pas question (d'augmenter les prix de l'électricité), mais ça peut venir quand on aura ciblé quels sont les ménages qui méritent d'avoir la tranche sociale de 125 kWh et quels sont les ménages qui doivent payer l'électricité à son juste prix», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, tenue à l'issue d'une rencontre avec les responsables et cadres de la Société algérienne de distribution de l'électricité et gaz (SDC, filiale de Sonelgaz). «Tout le monde en Algérie bénéficie de la tranche sociale, ce qui est anormal. ça devrait aller vers les gens nécessiteux », a-t-il soutenu, en soulignant que chaque année, la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) demande au gouvernement de revoir les tarifs de l'électricité suite aux doléances du groupe Sonelgaz. «C'est au gouvernement de décider. Mais pour l'instant, il n'a pas décidé (…) ça viendra. Il y a d'autres pays qui l'ont fait avant nous à l'instar de l'Egypte (…). Mais il faudrait aller doucement et ne pas se précipiter», a-t-il avancé. S'adressant au P-dg du groupe Sonelgaz, Mohamed Arkab, lors de son allocution d'ouverture de la rencontre avec les responsables de la SDC, le ministre lui a rappelé que c'est à l'Etat à que revient le rôle de définir les tarifs de l'électricité. «Vous n'avez pas à vous faire des soucis pour les prix. Vous faites des propositions sur les tarifs. Ce n'est pas à vous de les définir ni aux concessionnaires», lui a-t-il assigné. Le ministre a rappelé que le P-DG de Sonelgaz, Mohamed Arkab, s'est plaint récemment des prix de revient de la société et des prix actuels qui pèsent lourd sur l'entreprise. Sur ce point précis, le ministre a réitéré que «c'est l'Etat qui met la main à la poche pour redresser la situation financière de Sonelgaz», a-t-il assuré. Et d'ajouter : «c'est à l'Etat de le faire. De décider à travers la CREG qui transmet au ministère, il ne faut pas inverser les rôles» a-t-il ajouté. A propos des investissements de la Sonelgaz, le ministre de l'énergie a expliqué que «tous les concessionnaires disposent des moyens humains et matériels pour faire face aux obligations qui leur ont été imposées dans le cadre des plans d'engagement qu'ils ont signés avec l'Etat». Guitouni a affirmé que des «décisions structurelles ont été prises par les pouvoirs publics pour permettre aux concessionnaires de réaliser leurs programmes d'investissement et répondre à la demande». Le ministre a souligné que «les plans d'urgence ont été financés par les ressources publiques pour cet objectif, il n'y avait pas d'inquiétude, Arkab», a lancé Guitouni en face du PDG de la Sonelgaz. Se prononçant par la suite sur la consommation de gaz par les ménages, Guitouni a appelé les citoyens à la rationalisation pour éviter le gaspillage et préserver les réserves consacrées aux générations futures, avouant que Sonatrach ne peut pas supporter seule le coût des extractions. «Je dis aux gens : consommez de manière rationnelle», a-t-il lancé. Et d'expliquer : «La consommation actuelle interne est énorme. Sonatrach consomme trente milliards de mètres cubes. On peut économiser dix fois ce qu'on peut exporter». L'Algérie réduira sa production de 3% Par ailleurs, Guitouni s'est prononcé sur la baisse des prix des hydrocarbures, annonçant une baisse de 3% de la production dès le début de l'année 2019. «L'Algérie réduirait la production de pétrole de 3% début janvier 2019. Les pays de l'OPEP ont décidé lors de leur dernière réunion à Vienne de réduire la production de 3%, alors que les pays non membres de cette organisation ont décidé de la réduire de 2.5%, afin de maintenir l'équilibre du marché du pétrole», a-t-il révélé. Une décision qui devra apporter ses fruits dans le moyen terme, a-t-il estimé, ajoutant que sur les 24 pays ayant donné leur accord pour réduire leur production, 21 ont appliqué l'accord. Optimiste, Guitouni a relevé que le prix du baril du pétrole devra atteindre 60 à 70 dollars, début de l'année prochaine. «L'OPEP va se réunir le mois d'avril prochain, pour évaluer la situation du marché et, si nécessaire, nous allons réduire encore notre production», a-t-il relevé.