Le nouveau président-directeur général de Sonelgaz, Mohamed Arkab, installé dans ses fonctions mercredi dernier, veut remettre Sonelgaz sur les rails du développement à moyen et à long termes. M. Arkab estime que les problèmes que rencontre l'entreprise qu'il dirige, notamment financiers, ne sont pas insolubles et que les défis, aussi nombreux que variés, doivent être relevés. Le premier responsable du groupe n'indique cependant pas comment il compte procéder. Une seule certitude demeure : Sonelgaz n'a pas assez d'argent dans ses caisses. Pour autant, elle ne souhaite pas s'endetter sur le marché international, selon son P-DG. En attendant que celui-ci donne du sens à sa stratégie, Sonelgaz se débat encore avec de gros problèmes liés à la production, à la consommation et aux prix de l'électricité, entre autres. Explications : visiblement, la hausse des températures est le pire ennemi de Sonelgaz. Il y a, évidemment, relation de cause à effet entre la folie du mercure et l'accroissement de la demande en énergie électrique qui bondit sous l'effet des climatiseurs. Aujourd'hui, les climatiseurs sont des équipements habituels et personne ne souhaite renoncer à ce confort. Ils chamboulent cependant la stratégie de Sonelgaz. Dans le temps, cette dernière profitait de la baisse de la demande en énergie pendant l'été pour procéder à l'entretien des moyens de production et préparer le passage à l'hiver. Actuellement, elle ne peut pas faire cela, car les pointes de consommation d'énergie en été sont tellement élevées qu'elles se rapprochent de la consommation d'énergie en hiver. Sonelgaz se voit pratiquement contrainte de maintenir la disponibilité des moyens de production et de réduire la période d'entretien. Au plan des investissements, la société n'aura pas les moyens de ses ambitions. Finie l'époque où le groupe, jouissant d'une relative aisance financière, intervenait à hauteur de 30% sur fonds propres, pour mettre en route ses projets. Par ailleurs, Sonelgaz est toujours confrontée à cette question pendante sur les tarifs finals de l'électricité et du gaz. Tout le monde le sait : les consommateurs ne paient pas l'électricité et le gaz au prix réel, mais à des prix administrés. Faut-il augmenter les tarifs ? La décision ne relève pas en fait des compétences de Sonelgaz, mais de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), un organisme créé en 2005, dans le cadre de l'ouverture du secteur de l'énergie à la concurrence. Le dossier se rapportant aux prix de l'électricité et du gaz a été soumis à la Creg. Sauf que celle-ci ne peut se prononcer sur un réaménagement des tarifs sans l'accord du gouvernement. Le dossier a toujours été à l'étude. Il est clair que les tarifs ont des incidences sur la santé financière de la société. Les tarifs administrés sont en cause dans l'évolution des bilans du groupe, ces dernières années. Le chiffre d'affaires est relativement bas et n'augmente que faiblement, pendant que les dépenses prennent des proportions alarmantes. Sonelgaz fait également face à une autre problématique, celle de la récupération des créances qu'elle détient sur des sociétés, des administrations et autres organismes. Autre problème : ces ménages qui se branchent frauduleusement au réseau éléctrique, une pratique courante qui cause du tort à l'abonné et à Sonelgaz. Youcef Salami