La situation économique difficile que traverse l'Algérie «ne doit pas être une contrainte à brandir comme excuse», déclare le nouveau président-directeur général de la Sonelgaz, dès le premier jour de son installation. Mohamed Arkab qui a pris, hier, ses fonctions à la tête du groupe public, s'est dit déterminé à affronter les défis qui l'attendent, tout en dévoilant les grandes lignes de sa feuille de route, à travers laquelle il compte redresser les choses au sein d'une société qui souffre du problème de créances détenues chez les gros consommateurs. Dans un discours prononcé lors de la cérémonie qui a eu lieu au siège de la société, en présence du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, du P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, du président de la Fédération des travailleurs de Sonelgaz, Achour Telli et de plusieurs cadres, Arkab a fixé le cap. «L'objectif, au final, est de concrétiser dans les meilleurs délais et les coûts les plus optimisés avec une qualité irréprochable tous nos projets au programme», a-t-il dit, et ce malgré les difficultés. A ses yeux d'ailleurs, «la conjoncture économique difficile par laquelle nous passons, doit être non pas une contrainte à brandir comme excuse, mais comme une épreuve à passer». Sans trop s'étaler dans le détail, le nouveau patron de Sonelgaz, a, au cours d'un point de presse improvisé, reconnu que la situation impose certains changements. «Nous allons continuer le chemin déjà parcouru, mais avec les changements qui s'imposent selon la conjoncture actuelle», a-t-il fait savoir, estimant que «la prochaine étape est difficile». Arkab espère donc «surpasser les défis dictés par les nouvelles donnés avec la contribution de toute la famille Sonelgaz». Cependant, et comme annoncé lundi dernier par le ministre de l'Energie, le nouveau P-DG de Sonelgaz a affirmé la vision du groupe à aller vers de nouvelles augmentations, mais qui toucheront les gros consommateurs. «Nous avons besoin de 2.000 mégawatt annuellement et qui nous coûtent 3,5 à 4 milliards de dollars. A côté, il y a un mode de consommation et celui qui consomme plus doit payer plus», a-t-il soutenu, précisant que le projet est «en cours d'étude et de concertation avec la CREG (Commission de régulation de l'électricité et du gaz)». A la question de savoir si les difficultés financières du groupe allaient impacter ses projets ou au pire le pousser à l'endettement extérieur, Mohamed Arkab assurera que «les programmes ne s'arrêtent pas, grâce à l'aide de l'Etat» «Mais, a-t-il insisté, nous devons trouver une solution au problème des créances». Ce qui a été d'ailleurs entamé, rappelle l'orateur, chiffres à l'appui, puisqu'en 2015, la société détenait 84 milliards DA de créances chez ses clients, réduits désormais à 56 mds DA. Pour encore réduire ce chiffre, Arkab compte sur «la collabo-ration» des clients privés et publics dont les autorités locales. Quant à l'endettement extérieur, «il est exclu» car «nous avons toutes les ressources en Algérie pour réaliser nos programmes et les réviser selon les moyens et par ordre de priorité», a-t-il tranché. En tout cas, le nouveau P-DG du groupe Sonelgaz semblait bien maîtriser son «projet» qui répond à la même dynamique que veut insuffler le gouvernement à ce secteur. Ce que le ministre de tutelle n'a pas manqué de soulever dans son allocution d'ouverture. «De nombreux défis doivent être relevés. En effet, assurer la qualité et la sécurité au moindre coût, cela veut dire se concentrer sur l'essentiel, prioriser et s'organiser autour d'objectifs clairs, mobiliser les efforts de tous et optimiser les ressources», a déclaré Mustapha Guitouni. Non sans rappeler que «vu les conditions financières difficiles que nous connaissons, plus que jamais, la mobilisation collective et un leadership avisé sont des prérequis fondamentaux pour réussir». Âgé de 51 ans, Mohamed Arkab est ingénieur d'Etat en Mécanique, option sciences énergétiques, en plus d'avoir une maîtrise en administration des affaires. Son parcours remonte à septembre 1990 quand il rejoint la société de montage industrielle Etterkib. Il occupera par la suite différents postes de responsabilité comme directeur de chantier central et directeur de site. Promu directeur des travaux à Etterkib en novembre 2003, il devient P-DG de la même société en 2006. 4 ans plus tard, il se verra confier le même poste à la tête de la Compagnie de l'engineering de l'électricité et du gaz (CEEG), filiale du Groupe Sonelgaz.