L'année 2018 marquera un tournant dans la lutte syndicale en Algérie. Pas moins de 13 organisations syndicales de divers secteurs ont fait un grand pas en donnant naissance à la Confédération des syndicats autonomes (CSA). Le 10 novembre dernier, l'Unpef, le Cnapeste, le Satef, le Snapest, le Cela, le Snte (Education nationale), le Snpsp (Santé), le Sntfp (Formation professionnelle), le Snap (Poste), le Cnes (Enseignement supérieur), le Snvfap (vétérinaires-Fonction publique), le CNI (Imams) et le Sntma (Techniciens aéronautiques) ont annoncé la création de la CSA à l'issue d'une assemblée générale au terme de laquelle Sadek Dziri a été élu coordinateur pour six mois. La CSA entend s'imposer comme partenaire incontournable du gouvernement pour défendre les intérêts des travailleurs, jugeant que «l'UGTA, syndicat ayant évolué dans le giron du pouvoir, ne joue plus ce rôle et n'a jamais pesé lors des tripartites». Selon ses fondateurs, il s'agissait de «dépasser le corporatisme sectoriel dans lequel le pouvoir tenait à nous confiner pour empêcher l'émergence d'une telle union». Pour le sociologue Nacer Djabi, cette confédération contribuera à «apporter de l'équilibre à l'activité syndicale et la vie sociale», en mettant fin au monopole. Beaucoup de représentants de partis politiques ont été présents lors de la création de la CSA, affirmant leur soutien à la lutte syndicale. Dans son plan d'action, la CSA entend axer, une fois l'agrément obtenu du ministère du Travail, ses efforts sur les quatre dossiers que sont les libertés syndicales, la retraite anticipée, le pouvoir d'achat et le nouveau code du travail en élaboration.