Des moudjahidine ont affirmé, hier à Alger, que le colonel Abdelhafid Boussouf a su, «grâce à son génie», user des jeunes compétences humaines pour pallier le manque d'armes et de moyens, durant la glorieuse Guerre de libération nationale. «Grâce à son génie, il a pu mobiliser de jeunes compétences, pour pallier le manque d'armes et de moyens, auquel était confrontée la direction de la Révolution à ses débuts», a indiqué le moudjahid et ancien diplomate algérien, Mohamed Khelladi, lors d'une conférence organisée par l'Association Mechaal Echahid, au forum du quotidien El Moudjahid, à l'occasion de la célébration du 38e anniversaire du décès du Moudjahid Abdelhafid Boussouf. L'auteur du livre «De Boussouf à Kennedy: liberté et foi», a expliqué que le défunt, qui «avait milité dans le Mouvement national pendant 20 ans avant le déclenchement de la Révolution, misait sur la formation et la mobilisation» pour consolider les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN). Il s'était donné pour mission, l'approvisionnement des moudjahidine dans le maquis en armes et matériel, une tâche très difficile à l'époque, a-t-il indiqué. Pour ce faire, Boussouf a recruté «près de 3000 étudiants et émigrés en Europe, pour la confection d'armes dans des endroits secrets dans le Rif marocain», en sus de la formation d'un nombre important de jeunes en télécommunications, a ajouté le conférencier. Rappelant que Boussouf avait créé «la première Ecole supérieure des sciences politiques et militaires», il a souligné que les étudiants formés ont contribué à «la réactivation de la Fédération de France, décimée par le colonisateur français fin 1956, et qui a poursuivi ainsi ses missions jusqu'à l'indépendance». De son côté, le moudjahid Amar Maamri a affirmé que Boussouf était «le fondateur de l'arme des Transmissions et des télécommunications durant la Guerre de libération, soulignant que son utilisation avait débuté en juin 1956, soit quelques semaines avant le Congrès de la Soummam». Il a rappelé que le défunt «avait recruté à cet effet le moudjahid Ali Telidji, alors sous officier dans l'armée française, avec pour mission la mise en place de l'arme des Transmissions, et la formation de cadres en morse et maintenance». «Le lancement de la Radio de l'Algérie libre et combattante en décembre 1956, a été possible grâce à l'arme des Transmissions et aux cadres issus de 13 promotions, jusqu'à l'indépendance, des centres de formation créés par Ali Telidji, en sus de l'utilisation d'appareils de communication très développés, utilisés à l'époque par les soldats de l'infanterie américaine», a-t-il fait observer. Le colonel de l'ALN, Abdelhafid Boussouf, qui a milité dans les rangs du Parti du peuple Algérien (PPA) à Mila, avant de rejoindre l'ouest du pays, après la découverte de l'Organisation spéciale (OS) par les forces coloniales françaises, a occupé le poste de ministre de l'Armement et des Liaisons générales, dans le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA). Lors du déclenchement de la Révolution, le 1er novembre 1954, alors adjoint de Larbi Ben M'hidi dans la wilaya V (ouest), Boussouf est nommé Commandant de la wilaya V historique, avec le grade de colonel. En 1962, il se retire définitivement de la vie politique.