Le chanteur turc Hamdi-Dimitri Oglo a clôturé en beauté, vendredi soir au théâtre régional de Constantine (TRC), la 7ème édition du festival international du malouf, une manifestation dédiée annuellement à cette musique authentique. Avec sa troupe composée de six musiciens, le chanteur, à la voix chaude, a présenté un répertoire musical riche et varié de la musique turque, interprétant comme entrée en matière, des mouachahate turcs sur le mode Rasd dhil, Isbahan et Hijaz qui ont enchanté l'auditoire. Visiblement ravi de l'accueil chaleureux du public, Hamdi-Dimitri enchaine dans la langue arabe avec "Ya taira tiri ya hamama", de la diva Fairouz et "Kadouka el mayal" de Sabah Fakhri avant d'interpréter "Bint el chalabia" de Fairouz, bondissant de la langue arabe à la langue turque avec naturel et aisance. Musicologue et enseignant au conservatoire d'Istanbul depuis plus de trente ans, Hamdi-Dimitri Oglo a déclaré après sa prestation que les chansons turques présentées sont "anciennes de plus de 600 ans et représentent l'empire Ottoman et toutes les influences musicales et culturelles des peuples qui constituaient cet empire". Il a également fait part de son souhait de coopérer avec des chanteurs de malouf constantinois car, a-t-il dit, "la richesse de ce genre de musique a toujours attisé (sa) curiosité". La troupe féminine jordanienne Naya, constituée de sept musiciennes, a pris le relais, dans la deuxième partie de la soirée de clôture de cette édition pour gratifier le public avec de chansons de Jordanie et des pays du Cham. La chanteuse de la troupe, Lyna Salah, à la voix suave, a entamé sa prestation en interprétant un mouachah "Ya ghoussna naka" suivi de ‘‘doukou el mahabidj'' de Fairouz avant de puiser dans le patrimoine de son pays pour entonner avec les membres de la troupe "Raf el hamam meghared". La clôture de la 7ème édition du festival international du malouf, qui a attiré un large public de mélomanes depuis son ouverture au théâtre régional de Constantine, a été marquée par un vibrant hommage à Tahar Benkartoussa (1881-1946), un des maîtres du malouf, considéré comme l'un des meilleurs flûtistes de son époque. Depuis l'ouverture, samedi passé de ce festival qui s'est déroulé sous le slogan "le malouf, une pulsation dans le monde", l'antique Cirta a vu défiler à la faveur de ce grand événement culturel, des artistes qui ont fait découvrir d'autres sonorités andalouses. Sept soirées durant, les constantinois ont pu voyager de la péninsule ibérique à l'Orient en passant par le Maghreb et l'Europe. Cette 7ème édition a également vu la participation de la troupe de l'orchestre national de musique andalouse qui regroupe les trois écoles du malouf en Algérie, aux côtés des trois associations lauréates des trois premier prix du festival national du malouf qui s'était déroulé en juillet dernier. Le commissaire du festival, M. Djamel Foughali, a estimé que cette 7ème édition a été "encore une fois fidèle à son objectif ", celui de perpétuer et préserver un patrimoine musical universel. Sept chouyoukh, figures emblématiques du malouf constantinois, ont été honorés durant cette édition.