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Face à l'option du cinquième mandat de Bouteflika.. L'opposition tente de nouvelles initiatives
Publié dans Le Temps d'Algérie le 05 - 02 - 2019

Alors que le retrait du président de Talai El Hourriyet, Ali Benflis et du président du MSP, Abderrazak Makri, de la course n'est pas exclu, d'autres acteurs politiques comptent lancer des consultations, pour aboutir à une position commune de l'opposition.
Les partis de l'opposition ne se découragent pas quant à l'issue de leurs initiatives, bien qu'il ne reste que moins de trois mois pour l'élection présidentielle du 18 avril prochain.
Contrariés par l'annonce de la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat, plusieurs partis lancent des initiatives afin de faire face à la situation. Alors que le retrait du président de Talai El Hourriyet, Ali Benflis et du président du MSP, Abderrazak Makri, de la course n'est pas exclu, d'autres acteurs politiques comptent lancer des consultations, pour aboutir à une position commune de l'opposition. Abdallah Djabbalah, président du Front de la justice et du développement (FJD), pense que la seule solution qui reste à l'opposition est de présenter un candidat unique à l'élection. Comment ? Il compte entamer une série de consultations avec des personnalités et des partis sérieux, dont Ali Benflis, Ali Ghediri et Abderrazak Makri, tous les trois des candidats qui se réclament de l'opposition, en vue de dégager un consensus. «Les membres du Madjliss Echoura du parti ont voulu que je me présente à la présidentielle, mais je me suis excusé. C'est alors qu'ont été prises les décisions de ne pas participer, et d'entamer des discussions avec l'opposition sérieuse, partis ou personnalités, afin de dégager un consensus sur un candidat unique», a-t-il expliqué sur TSA. «Ma conviction est qu'il faut une position commune, car seul le peuple peut retirer la légitimité au gouvernant, à supposer qu'il l'ait élu par le passé. Il est difficile de faire partir le lobby qui détient le pouvoir aujourd'hui avec une multitude de candidatures. Cela lui donnerait l'occasion d'arranger les résultats de l'élection en sa faveur, puis expliquer la victoire de son candidat par l'éparpillement des voix de l'opposition», a-t-il ajouté. Dans le même sillage de la présidentielle, le RCD, qui a décidé de boycotter l'élection, compte lancer une initiative pour rassembler les partis autour de l'impératif d'un nouveau départ. Dans la résolution du conseil national du parti tenu le 1er février, le RCD a annoncé que son secrétariat national est chargé de «finaliser un appel en vue d'un rassemblement le plus large, afin de mobiliser les citoyens et les forces vives du pays, autour de l'impératif d'un nouveau départ».
Quel nouveau départ ?
«Un départ qui restitue la parole au peuple dans un Etat où la liberté, la sécurité, l'égalité en droits et l'égalité des chances ne relèvent plus d'un mythe», a souligné le parti de Mohcine Belabbas, après avoir soutenu que «l'impasse historique du système politique qui régente le pays depuis 1962 ne doit pas déboucher sur le chaos». Mais pour le RCD, il importe avant tout de refuser la reconduction du statu quo, ou de valider un rapport de force de circonstance dans un système en crise structurelle. «Présentement, la déliquescence institutionnelle et le délabrement social excluent toute mobilisation en faveur d'une refondation libérée, aussi bien des considérations étroites des clans que des chapelles politiques qui ont mené le pays vers l'abîme. Aucune candidature, aucune personnalité, aucun parti seul n'est à même de pouvoir redresser la situation», estime le RCD. L'autre initiative des partis de l'opposition est à inscrire à l'actif du FFS qui, lui aussi, a décidé de boycotter la présidentielle. Le parti, qui considère que les conditions d'une élection démocratique, libre, honnête et transparente, à trois mois de la tenue du prochain scrutin présidentiel ne sont pas réunies, a décidé de ne pas présenter de candidat, et de ne soutenir aucun candidat. Appelant la population à boycotter activement, massivement et pacifiquement le scrutin, le plus vieux parti de l'opposition a décidé, en outre, de «poursuivre et à intensifier sa campagne de mobilisation en direction des Algériens et des Algériennes et des forces vives de la nation, pour imposer au régime une alternative démocratique et sociale qui mettra fin au système actuel anti-démocratique et anti-social sans perspective de sortie de crise». Il affirme qu'il continuera son combat pour la reconstruction d'un consensus national et populaire autour de l'élection d'une Assemblée Nationale Constituante, et l'avènement de la 2e République, fondée sur un Etat de droit et les principes universels de la démocratie. La question qui se pose est de savoir où mèneront toutes ces initiatives des partis de l'opposition, à mois de trois mois de la présidentielle ? Toutes les initiatives de cette opposition ont été vouées à l'échec dans le passé. Vont-elles alors aboutir à quelque chose de concret cette fois-ci ?


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