Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier, à Madrid, à l'appel de la droite et de l'extrême droite, contre le chef du gouvernement socialiste, Pedro Sanchez, à qui ils reprochent sa main tendue aux indépendantistes catalans. Brandissant des drapeaux espagnols et des pancartes clamant «Stop Sanchez», des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, dimanche 10 février à Madrid, à l'appel de la droite et de l'extrême droite, contre le chef du gouvernement socialiste, Pedro Sanchez, accusé d'avoir «trahi» l'Espagne, en dialoguant avec les indépendantistes catalans. Les manifestants se sont rassemblés sur la place Colon, dans le centre de la capitale, deux jours avant l'ouverture mardi, du procès historique de douze anciens dirigeants indépendantistes, pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017. Convoquée par le Parti populaire (PP, droite) et les libéraux de Ciudadanos, auxquels s'est joint le parti d'extrême droite Vox, ainsi que plusieurs formations radicales d'extrême droite, comme la Phalange, cette mobilisation avait pour mot d'ordre «Pour une Espagne unie, des élections maintenant». L'ancien Premier ministre socialiste français, Manuel Valls, candidat à la mairie de Barcelone, soutenu par Ciudadanos, y a participé. «Le temps du gouvernement Sanchez est terminé», a lancé, avant le début de la manifestation, le numéro un du PP, Pablo Casado. «Nous sommes ici pour dire non au séparatisme et oui à l'Espagne», a indiqué pour sa part, celui de Ciudadanos, Albert Rivera, tandis que le leader de Vox, Santiago Abascal, a dénoncé la «trahison d'un gouvernement illégitime et menteur, soutenu par les ennemis de l'Espagne», en référence aux indépendantistes catalans. Le PP, Ciudadanos et Vox, qui se sont récemment alliés en Andalousie (sud), et que des sondages donnent en mesure de former une majorité au niveau national, reprochent à Sanchez son dialogue avec les indépendantistes catalans. Celui-ci les a accusés de représenter une «Espagne en noir et blanc, qui propose seulement de faire marche arrière». Ces trois partis, qui ne cessent d'accuser Pedro Sanchez de céder au «chantage» des indépendantistes catalans, ont appelé leurs sympathisants à descendre dans la rue, après le tollé général suscité cette semaine par le feu vert du gouvernement, à la présence d'un «rapporteur» indépendant pour faciliter un futur dialogue entre les partis politiques catalans. Malgré cette concession, le gouvernement et les indépendantistes catalans, qui ont permis à Pedro Sanchez d'arriver au pouvoir en juin, et dont il a absolument besoin pour faire adopter son budget, se sont mutuellement accusés vendredi, d'avoir rompu le dialogue. En cas de rejet du budget, le chef du gouvernement espagnol pourrait se voir contraint de convoquer des élections anticipées, avant la fin de la législature en 2020.