La réunion de l'intersyndicale de l'éducation nationale s'est terminée hier, sans que les cinq syndicats présents ne décident d'un plan d'action, ni des modalités de son application. La question est reportée pour jeudi prochain. L'absence de Méziane Mériane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), pour « force majeur », a poussé les autres représentants de syndicats Unpef, Cnapeste, Cela, Satef et SNTE, à repousser la décision finale, concernant la suite à donner au mouvement de grève entamé le 21 janvier dernier, par une seule journée de débrayage. C'est du moins la principale raison avancée par les syndicalistes, joints par nos soins à la fin de la réunion tenue au siège de l'Unpef, à Alger, et qui s'est poursuivie tout le long de la journée. «La séance reste ouverte jusqu'au 14 février, car il y avait absence de nos camarades du Snapest», nous dira Messaoud Boudiba. Le porte-parole du Cnapeste justifie le temps pris lors de cette réunion par le débat qui était « fructueux et intéressant ». « Nous avons abordé beaucoup d'aspects, dont la situation actuelle du secteur de l'éducation, le traitement du ministère de tutelle quant aux problèmes posés, la plate-forme des revendications et la stratégie des actions à entreprendre », explique notre interlocuteur, assurant qu'« il y avait convergence entre les syndicats présents ». Cependant, il affirme que le mot d'ordre de grève est retenu, et le report de la décision n'est nullement un pas en arrière. « Il a eu un accord de principe pour aller vers des actions de protestation, reste à arrêter la date et les modalités », insiste Boudiba, excluant que la décision de grève annoncée la veille, soit dimanche par son syndicat, Cnapeste, ait créé une quelconque confusion au sein du groupe. Bien au contraire, répond-il, « il s'agit d'un soutien de plus, car notre position ne pose plus de problème comme avant ». De son coté, Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, est catégorique. « Jeudi, nous allons sortir avec une action, c'est-à-dire une grève ». Pour lui, il n'est pas question de faire marche arrière, mais seulement « il faut la présence de tout le monde pour décider ». Le syndicaliste affirme que « les débats étaient enrichissants, et il y a eu des détails omis qui ont été rajoutés à l'occasion, d'où le temps pris, et l'accord pour laisser la séance ouverte jusqu'au 14 du mois en cours ». Amoura s'est félicité même de la décision du Cnapeste de rejoindre le mot d'ordre de grève décidé par les autres cinq syndicats. « Dans son communiqué, le Cnapeste s'en remet à l'intersyndicale en ce qui concerne la date et les modalités de l'action, et c'est de bonne foi », explique-t-il, rappelant que tous les syndicats avaient tenu leurs conseils nationaux, à l'exception du Cnapeste. En tout état de cause, c'est une autre fenêtre qui s'ouvre devant la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, afin de faire revenir les syndicats autonomes à de meilleurs sentiments, et les ramener de nouveau à la table des négociations. Benghabrit pourra profiter de ces deux jours avant que les six syndicats se retrouvent jeudi, pour trouver les moyens de les convaincre à ne pas renouer avec la grève. Mais, c'est sans compter sur la détermination des membres de l'intersyndicale, pour qui « le ministère a toujours eu tout le temps nécessaire pour prouver sa bonne volonté à prendre en charge les problèmes posés ». « Et ce ne sont pas ces deux jours qui vont changer quoi que ce soit », pense Messaoud Boudiba. La plate-forme de revendication des syndicats tourne autour de l'épineux dossier du statut particulier, l'application du décret présidentiel 266-14, concernant la valorisation des diplômes de DEA et de licence pour les enseignants du primaire, le respect du libre exercice syndical, la reprise des réunions bilatérales avec remise de PV, et la révision de la loi sur la retraite entre autres.