Une centaine de travailleurs de l'entreprise l'Algérienne des réalisations et construction du centre (ALRECC) ont observé, hier, un sit-in au niveau du chantier d'un bloc administratif au centre d'études pour matériaux de construction Cetim de Boumerdès. Les manifestants réclament le versement des salaires des quatre derniers mois, et l'amélioration des conditions de travail au niveau des chantiers détenus par leur entreprise. C'est la galère totale. Les protestataires affirment survivre au compte goûte, et n'arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs familles. Le comble dans tout ça, c'est que la quasi-totalité des travailleurs de l'entreprise sont venus des autres wilayas du pays, dont Bouira, Médéa ou Chlef notamment. Certains n'ont pas pu partir voir leurs familles, alors que d'autres n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins au niveau des chantiers. Des banderoles ont été accrochées sur lesquelles on pouvait lire «nous, travailleurs d'ALRECC en grève, réclamons nos quatre mois de salaires», «On nous considère comme des esclaves, Baraket». Un manifestant affirme percevoir pas plus de 22.000 DA par mois, avec un salaire de base de moins de 16.000 DA. Il ajoute n'avoir pas vu sa famille depuis un mois et demi, et qu'il ne le fera pas tant que les salaires ne leur seront pas versés. Notre interlocuteur nous dira qu'ils n'ont pas signé de convention collective avec l'entreprise, et la plus part d'entre eux ne sont pas titularisés. Certains d'entre eux cumulent plus de vingt ans d'expérience avec cette entreprise, qui emploie près de 3.000 travailleurs dans ses diverses filiales. Notre interlocuteur parle, par ailleurs, de l'absence d'une section syndicale à même de défendre dignement leurs droits.