Le versement des arriérés de salaires n'a pas apaisé totalement les esprits des milliers de travailleurs concernés. Une grande partie de cet argent ira aux personnes ayant aidé ces employés à survivre durant cette longue période et ils s'apprêtent à entamer une autre étape d'incertitude. «Nous n'avons perçu que le salaire de sept mois et on ne sait toujours pas quand nous serons payés à l'avenir», s'interroge un employé. Nos interlocuteurs craignent encore pour l'avenir des entreprises qui paraît «flou». Ils ont compris que la décision sera prise après l'élection présidentielle. «Je crains que nous revenions à la même situation. Je sais que rien ne sera fait en notre faveur», dit, pessimiste, une employée et syndicaliste de Digromed. Certains employés évoquent qu'ils font objet de pression de l'administration voulant les pousser au départ volontaire. «Même si on me donne deux cents millions, je n'accepterai pas de partir. J'ai 21 ans de service, où vais-je aller ? Non, je reste là», affirme un employé. Ses collègues sont du même avis. Ils tiennent à leur seul et unique gagne-pain. «C'est vrai que nous percevons de très bas salaires, mais nous demandons la stabilité car nous devons nourrir des familles. Le meilleur salaire ici ne dépasse pas les 19 000 DA. Avec la cherté de la vie et même en nous payant régulièrement chaque fin de mois, nous aurions de la peine à subvenir à nos besoins. Alors, imaginez la détresse que nous avons vécue», insiste un autre employé.