La candidature de Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle du 18 avril prochain pour un cinquième mandat, ne démobilise pas le candidat indépendant, le général-major à la retraite, Ali Ghediri. Celui qui affirmait qu'il n'envisageait pas la défaite réitère qu'aucune candidature ne peut le décourager dans sa démarche. Dans un message vidéo court posté sur sa page Facebook officielle à ses partisans, il s'est voulu rassurant. «L'apparition d'autres candidats sur la scène ne doit pas vous décourager car moi, je ne me décourage pas. Main dans la main, on réalisera le changement et le succès sera notre allié. Tous ensemble vers le changement», a-t-il lancé, mais sans citer nommément Bouteflika. Le candidat, très présent sur les réseaux sociaux, s'est voulu encore plus rassurant en évoquant les entraves qu'il rencontre sur le terrain, notamment lors de l'opération de collecte de signatures de parrainage de sa candidature. «Vous avez sans doute remarqué depuis l'annonce de ma candidature qu'il y a eu des entraves ici et là, dans l'administration et ailleurs. Cela ne me décourage pas et vous ne devez pas vous décourager. Je suis déterminé à aller de l'avant», a-t-il affirmé. Ainsi, contrairement à Ali Benflis qui pourrait retirer sa candidature à cause de l'annonce de Bouteflika, Ali Ghediri est déterminé à aller à la conquête de la présidence, se prévalant du soutien du peuple. «Bouteflika est le candidat du pouvoir, moi, je suis le candidat du peuple. Le peuple en a assez de ce pouvoir. Il veut un changement, un renouvellement», a-t-il souligné dans un entretien accordé à la chaîne de télévision américaine El Hurra. Il a précisé qu'il ne fait aucun lien entre sa candidature et celle du chef de l'Etat, expliquant que son objectif est la présentation d'un projet au peuple algérien. Le général à la retraite qui a déjà dévoilé les grandes lignes de son programme n'a pas voulu aller dans le détail. «Au moment voulu, tout le monde verra que j'ai bel et bien un programme riche et important», a-t-il lancé. Et il croit à toutes ses chances de l'emporter. Mais d'où tient-il cette assurance face à une machine électorale et des partis de l'alliance qui contrôlent toutes les institutions qui se mobilisent pour le cinquième mandat ? «Rassemblés, les partis de l'Alliance ne pèsent rien. Pour preuve, le taux de boycott des élections depuis l'arrivée de Bouteflika au pouvoir, qui a dépassé les 80%. Le poids de ces partis ne peut aller au-delà de 20%. Je n'ai pas de base partisane, mais j'ai une base populaire. Les prochains jours vont vous le prouver. Je m'adresse aux jeunes qui représentent 70% du peuple algérien et à l'élite qui est envahie par le désespoir», a-t-il soutenu. Interrogé sur l'initiative du président du FJD, Abdallah Djaballah, qui vise à rassembler l'opposition autour d'un seul candidat, Ali Ghediri a fait savoir qu'il a rencontré le dirigeant islamiste. «J'ai discuté avec lui et avec d'autres représentants de l'opposition. Le sujet ne portait pas sur la désignation d'un candidat représentatif de l'ensemble de l'opposition. Nous avons parlé des élections sans nous concentrer sur un point donné», a-t-il précisé, affirmant qu'il n'était pas contre le fait que l'opposition s'entende sur un plan. Concernant ses rapports avec l'armée, quatre ans après l'avoir quitté, le général à la retraite a fourni cette réponse. «J'ai été militaire, maintenant je suis à la retraite. Je profite de tous mes droits y compris ceux de me porter candidat à la présidentielle. Ma candidature s'inscrit dans le cadre de la Constitution». Avec la détermination de l'ancien général, l'on se dirige vers une bataille électorale entre Ali Ghediri et Abdelaziz Bouteflika. Les autres candidats feront juste de la figuration.