L'article 98 de la Constitution oblige le Premier ministre à présenter chaque année sa déclaration de politique générale. Les partis de l'opposition ont toujours dénoncé ce manquement à la loi fondamentale. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, présentera la déclaration de politique générale de son gouvernement le 25 février en cours devant les députés qui auront à débattre du texte jusqu'au 27 du même mois. C'est ce que nous avons appris hier de sources parlementaires, selon lesquelles le document portant sur cette déclaration a été transmis au bureau de l'APN samedi soir. Après donc plusieurs reports de la présentation de ce texte, M. Ouyahia a finalement décidé de «descendre» à l'hémicycle Zighoud Youcef pour se soumettre à une obligation constitutionnelle que peu de Premiers ministres ont respectée ces dernières années. L'article 98 de la Constitution oblige le Premier ministre à présenter chaque année sa déclaration de politique générale. Les partis de l'opposition ont toujours dénoncé ce manquement à la loi fondamentale. Cet article stipule que «le Gouvernement doit présenter annuellement à l'Assemblée Populaire Nationale, une déclaration de politique générale». «La déclaration de politique générale donne lieu à débat sur l'action du Gouvernement. Ce débat peut s'achever par une résolution. Il peut également donner lieu au dépôt d'une motion de censure par l'Assemblée populaire nationale», ajoute le même article. Le Premier ministre peut demander à l'APN un vote de confiance, et si la motion de confiance n'est pas votée, il présente la démission du gouvernement. Ahmed Ouyahia a choisi donc de se présenter devant la chambre basse du Parlement avant l'élection présidentielle du 18 avril prochain, comme annoncé lors de sa dernière conférence de presse. «La déclaration de politique générale sera présentée devant l'APN avant l'élection présidentielle et ce, conformément aux dispositions de la Constitution. Car, après l'élection, la tradition veut que le gouvernement présente sa démission», a-t-il expliqué. Cela intervient dans un contexte politique particulier, marqué par la préparation de la présidentielle du 18 avril prochain. Ainsi, cette déclaration de politique générale de gouvernement risque de ne pas attirer l'attention des partis politiques dans une conjoncture de pré-campagne. Les partis de l'Alliance présidentielle sont occupés dans l'entreprise de promotion du cinquième mandat, même si la déclaration de politique générale peut être un moment de promotion de la candidature de Bouteflika. Et ceux de l'opposition sont branchés ailleurs. Aux difficultés de désigner un candidat unique pour affronter le candidat du système s'ajoute la divergence de vues entre les partis composant ce pôle. Certains ont décidé de boycotter le scrutin au moment où d'autres investissent le terrain pour mobiliser leurs troupes. Du 25 au 27 février, l'APN sera une tribune offerte aux partis de l'alliance pour évoquer les réalisations de Bouteflika depuis le début de son règne en 1999 pour justifier sa candidature pour un cinquième mandat et la nécessité, pour lui, de poursuivre son œuvre afin de préserver la stabilité et l'unité du pays. Selon certaines sources, le Premier ministre et secrétaire général du RND réunira les responsables des partis de l'alliance présidentielle et les chefs des groupes parlementaires acquis au chef de l'Etat afin de préparer la séance de présentation du document et le déroulement des débats.