La déclaration de politique générale du gouvernement à l'APN ne se fera pas de sitôt. Annoncé pour la semaine prochaine, le document risque de prendre un peu plus de retard. Ces derniers jours, des médias ont rapporté que la présidence de la République aurait demandé au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, d'annuler la présentation. Une information démentie, hier, par les services du Premier ministère. «Certains médias ont affirmé que la présidence de la République aurait demandé au Premier ministre de ne pas présenter la Déclaration de politique générale du gouvernement devant le Parlement. Ces mêmes médias ont affirmé aussi que cette présentation était prévue pour le 16 décembre. Les Services du Premier ministre démentent cette information», lit-on dans un communiqué laconique. La même source a expliqué que «le retard dans la présentation de la déclaration de politique générale est dû à un agenda politique et diplomatique très chargé» de M. Ouyahia. «A titre d'exemple, le Premier ministre recevra du 16 au 18 de ce mois son homologue de la République de Corée», conclut le communiqué des services du Premier ministre. Les mêmes services n'ont avancé aucune autre date pour la présentation du document du gouvernement. Mais à moins de cinq mois de l'élection présidentielle du printemps 2019, et avec les appels au report de cette échéance, la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devant les députés ne semble pas constituer une priorité. La présentation de ce document est une obligation constitutionnelle. L'article 98 de la Loi fondamentale stipule que «le gouvernement doit présenter annuellement à l'Assemblée Populaire Nationale une déclaration de politique générale. La déclaration de politique générale donne lieu à un débat sur l'action du gouvernement. Ce débat peut s'achever par une résolution. Il peut également donner lieu au dépôt d'une motion de censure par l'Assemblée Populaire Nationale», précise le même article. La même disposition ajoute que le Premier ministre peut demander à l'Assemblée Populaire Nationale un vote de confiance. Et si la motion de confiance n'est pas votée, le Premier ministre présente la démission du gouvernement. Dans ce cas, le président de la République peut, avant l'acceptation de la démission, faire usage des dispositions de l'article 147 de la Loi fondamentale. Et que dit cet article 147 ? «Le président du Conseil de la nation, le président de l'Assemblée Populaire Nationale, le président du Conseil constitutionnel et le Premier ministre consultés, le président de la République peut décider la dissolution de l'Assemblée Populaire Nationale ou des élections législatives anticipées. Dans les deux cas, les élections législatives ont lieu dans un délai maximal de trois (3) mois». Le retard pris dans la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement a été dénoncé par certains partis de l'opposition. Le FFS avait expliqué que la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devait se faire avant l'examen du projet de loi de finances 2019.