La Russie propose d'élargir le nombre des participants à la conférence internationale Genève 2 sur la Syrie en invitant notamment les grands pays musulmans comme l'Indonésie, a déclaré hier à Bali le président russe Vladimir Poutine. «Nous jugeons possible d'élargir le nombre des participants, notamment en invitant les Etats islamiques importants comme l'Indonésie (…). A mon avis, ce serait tout à fait naturel», a indiqué M. Poutine à l'issue d'un sommet de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (Apec). En mai 2013, les chefs des diplomaties russe et américaine Sergueï Lavrov et John Kerry ont convenu, à Moscou, d'organiser une nouvelle conférence internationale sur le règlement du conflit syrien, baptisée Genève 2. Ce forum est censé reprendre les lignes de l'accord international signé à Genève le 30 juin 2012 et réunir à une même table des responsables du régime syrien et de l'opposition pour tenter de trouver une solution politique négociée entre Damas et la rébellion. La Russie et les Etats-Unis refusent de négocier avec les islamistes et les djihadistes en Syrie, a déclaré, hier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «Parmi ceux qui font la guerre dans le pays, ce sont les radicaux, les djihadistes qui bénéficient de la situation. Nous sommes persuadés, et c'est aussi la position des Américains, que nous ne pouvons et ne devons pas négocier avec ces gens. On comprend de mieux en mieux le danger que les radicaux présentent pour la Syrie et l'Afrique du Nord», a indiqué le ministre à la chaîne de télévision RT. Le conflit armé en Syrie entre les autorités et l'opposition, entamé en mars 2011, a déjà fait plus de 100 000 morts d'après les Nations unies. Selon le président syrien Bachar El-Assad, la rébellion est composée à 90% de terroristes et djihadistes membres d'Al Qaïda et de ses branches. Washington accepte la participation de l'Iran Les Etats-Unis ont entrouvert la porte à une participation de l'Iran à la future conférence internationale sur la paix en Syrie à condition que Téhéran avalise la «déclaration de Genève» du 30 juin 2012 appelant à la formation d'un gouvernement de transition à Damas. Washington et Moscou ont convenu de demander au Conseil de sécurité des Nations unies d'organiser une nouvelles conférence de paix sur la Syrie au cours de la deuxième semaine de novembre, a annoncé John Kerry, secrétaire d'Etat américain, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, en marge du sommet de l'Apec à Bali (Indonésie). La déclaration de Genève, qui traçait une feuille de route diplomatique pour régler le conflit syrien, avait été approuvée par les grandes puissances ainsi que les Etats du Golfe et des pays voisins de la Syrie comme l'Irak et la Turquie. Lundi, la porte-parole du département d'Etat a laissé entendre que les Etats-Unis seraient mieux disposés à une participation de l'Iran à Genève 2 dans l'hypothèse où ce pays reprendrait à son compte la déclaration du 30 juin 2012. «Nous avons clairement et à de nombreuses reprises souligné le rôle joué par l'Iran dans la crise syrienne et nous pensons que quiconque désireux de participer à Genève 2 doit accepter et soutenir ouvertement la déclaration de Genève», a dit Marie Harf. «Si, et tout cela est hypothétique, l'Iran devait reprendre à son compte publiquement la déclaration de Genève, nous serions plus ouverts à la possibilité de sa participation». Aide humanitaire : des entraves Les désaccords entre les autorités syriennes et l'opposition entravent la livraison de médicaments aux civils, a annoncé hier à RIA Novosti le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer. «La chose la plus difficile est de livrer des médicaments, car le gouvernement et l'opposition ont du mal à accepter certaines dispositions fondamentales des conventions de Genève autorisant la livraison de médicaments. Chaque partie craint que l'aide médicale ne soit accordée à l'adversaire», a déclaré le président du CICR, précisant que la population civile était l'otage de cette situation. Selon M. Maurer, la Croix-Rouge internationale apprend aux volontaires du Croissant-Rouge arabe syrien à apporter les premiers secours. Elle achemine également en Syrie des équipements et des instruments pour les hôpitaux mis en place par le Croissant-Rouge. S'agissant de la destruction des armes chimiques, une deuxième équipe d'inspecteurs sera envoyée en Syrie afin d'augmenter le rythme des vérifications de l'arsenal chimique syrien et leur destruction, a annoncé hier l'OIAC. «La deuxième équipe va compléter l'équipe de reconnaissance, composée d'experts de l'OIAC, qui sont en Syrie depuis le 1er octobre pour les activités de vérification et de destruction», a précisé l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, basée à La Haye.