Au journal allemand Der Spiegel, le président syrien a demandé à être jugé sur ses actes pour battre en brèche les allégations et autres accusations jugées sans fondement et partiales. « Les experts pourront se rendre sur tous les sites. Ils récupéreront toutes nos données, les vérifieront et, ensuite, ils pourront juger de notre crédibilité », a-t-il asséné pour exprimer la sincérité de son engagement. Le consensus est désormais établi entre les experts internationaux et les Etats-Unis qui n'ont pas manqué de saluer, au lendemain du début de la destruction d'armes chimiques, l'esprit de coopération de Damas. Dans un communiqué publié sur le site de l'organisation à La Haye, l'OIAC s'est félicitée des discussions « constructives » avec le pouvoir syrien sur la liste des sites d'armes chimiques. Un satisfecit repris par le secrétaire d'Etat américain John Kerry. « Le processus a démarré en un temps record et nous en sommes reconnaissants à la Russie pour sa coopération, mais bien entendu aussi envers la Syrie, pour son consentement », a-t-il déclaré à l'issue de son entretien avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, en marge du sommet de l'APEC (Asie-Pacifique) tenu à l'île indonésienne de Bali. Cette bonne opération, à mettre « au crédit du régime de Damas », est considérée « extrêmement significative » et constitue, de ce fait, « un bon début ». Genève 2 sur les rails ? Les signaux sont en tous les cas au vert. Lancée en mai et repoussée à maintes reprises, en raison de désaccords persistants, l'initiative russo-américaine dispose d'une base de relance consensuelle qui a fait dire à Kerry que les deux partenaires russe et américain sont « d'accord pour dire que la solution n'est pas militaire ». De Bali, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui s'est déclaré lui aussi « satisfait » des efforts de Damas, a promis de faire « tout ce qui est en son pouvoir pour que la Syrie poursuive sa coopération sans aucun changement ». La perspective d'une convocation de Genève 2 à la mi-novembre n'est plus une vue de l'esprit. Elle est sérieusement envisagée, notamment par l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, affichant dès lors l'espoir d'un retour rapide à la table des négociations. Plus est, les divergences tentent à s'estomper sur la participation du gouvernement et l'opposition à Genève 2 aux lignes rouges bien tracées face aux extrémistes. « Nous partageons le même intérêt pour ne pas avoir des extrémistes radicaux dans un camp ou dans l'autre, qui bénéficieraient d'un statut ou d'une position plus importants en Syrie », a souligné le secrétaire d'Etat américain. Du compromis sur le démantèlement des armes chimiques à la relance de Genève 2, le plan de sortie de crise laisse entrevoir une lueur d'espoir au bout du tunnel de toutes les incertitudes.