Le président du MSP, Abderrazak Makri, candidat à l'élection présidentielle du 18 avril prochain, a présenté les grandes lignes de son programme électoral, à l'occasion d'une conférence de presse, animée hier au siège de sa formation à Alger. Ce programme intitulé « le rêve algérien », articulé autour de trois chapitres, à savoir la vision politique, la vision économique et les programmes sectoriels, « est le fruit d'un travail sérieux », a expliqué d'emblée le conférencier. Il a affirmé qu'il a élaboré un plan de sortie de crise basé sur le consensus, s'il était élu le 18 avril. « Si je suis élu, le premier mandat sera celui du consensus. Si on va me donner un deuxième mandat, ça sera celui du décollage économique », a-t-il détaillé, ajoutant qu'il ne s'accrochera jamais au pouvoir, et qu'il cédera la place au bout de deux mandats. Insistant sur le consensus national, le conférencier a indiqué qu'il ne souhaite pas que la compétition sur le pouvoir soit un instrument de destruction du pays. A ses yeux, l'Algérie a besoin d'une transition pacifique, loin des luttes acharnées aux conséquences imprévisibles. Concrètement, le président du MSP a expliqué que s'il serait élu, il va adopter les critères internationaux de bonne gouvernance. Sa première décision sera la réalisation du consensus national, à travers un dialogue inclusif entre toutes les forces, et l'ouverture d'un large débat qui verra la participation de tous les Algériens. Parvenir à un pacte social Puis il proposera une révision profonde de la constitution, et la création d'une instance indépendante d'organisation des élections, avec toutes les attributions nécessaires. Le président du MSP projette d'installer une commission nationale de réformes, qui sera présidée par une personnalité crédible, aux compétences incontestables. Une fois président, et dans un esprit de consensus, le conférencier a souligné qu'il composera un gouvernement consensuel, qui sera conduit par une personnalité « qui n'est pas du MSP ». Après avoir entamé ce chantier, Abderrazak Makri va convoquer des élections législatives et locales anticipées, et le travail sera consensuel jusqu'à la fin de son premier mandat. Dans son programme, le président du MSP propose la réforme des services de sécurité, la réduction de la période de service national à six mois, et un congé de maternité de six mois. Revenant sur l'initiative de sa formation, visant la construction d'un consensus national, M. Makri a estimé que l'échec de l'initiative n'est pas celui de son parti, mais « c'est l'échec de ceux qui l'ont rejeté ». Concernant le candidat unique de l'opposition, M. Makri a affirmé que le MSP avait proposé cette option aux partis de cette tendance. « Ils ne nous ont pas répondu, et nous, on ne pouvait pas attendre sans rien faire. C'est pour ça que nous avons décidé de présenter notre propre candidat », a-t-il justifié, affirmant que le maintien de la lutte sur le pouvoir est dangereux pour le pays et son unité. Dans ce contexte, Abderrazak Makri a appelé les partisans du cinquième mandat à retirer la candidature de Bouteflika, demandant aux partis de l'alliance présidentielle de présenter chacun son candidat. « J'appelle les partisans du cinquième mandat à retirer cette candidature, et à venir vers le consensus national dans l'intérêt du pays », a-t-il lancé. Interrogé sur les manifestations contre le cinquième mandat, observées dans quelques villes du pays, le président du MSP a appelé à éviter le dérapage. « Les Algériens ont le droit de manifester contre le cinquième mandat, pourvu que cela ne sorte pas du cadre pacifique. Les marches doivent être pacifiques, c'est un droit constitutionnel que de manifester », a-t-il répondu. Il a expliqué que chacun a sa manière de rejeter le cinquième mandat, précisant que la manière du MSP était de présenter son candidat à l'élection présidentielle.