Londres a ordonné, hier, l'extradition de l'homme d'affaires Alexandre Djouhri vers la France. L'homme âgé de 60 ans, est soupçonné d'être au cœur de l'affaire dite «du financement libyen de la campagne de [son ami] Nicolas Sarkozy», en 2007. M. Djouhri, qui a sept jours pour faire appel avant l'ordre d'extradition, a immédiatement annoncé que c'était son intention. «Ils m'ont tendu un traquenard judiciaire, il n'est pas question de fuite. J'ai une résidence, je vis en Suisse, je paie mes impôts. Ils ont monté un traquenard pour m'arrêter ici», a-t-il déclaré à la presse, avant son entrée dans le tribunal. Convoqué à plusieurs reprises par la justice française, l'intermédiaire avait été arrêté en janvier 2018 à l'aéroport londonien de Heathrow, en provenance de Genève, en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par la justice française, notamment pour détournements de fonds publics et corruption. Il dit être victime L'accusé était apparu, en particulier, lors de la vente suspecte en 2009, d'une villa à Mougins, sur la Côte d'Azur, à un fonds libyen géré par un dignitaire de Kadhafi. M. Djouhri, familier des réseaux de la droite et proche de l'ex-secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, est soupçonné d'avoir été le véritable propriétaire de la villa, et de l'avoir cédée à un prix surévalué, ce qui aurait pu permettre de dissimuler d'éventuels versements occultes. Au moment de sa comparution en janvier, devant la juge Vanessa Baraitser, il s'était dit la cible de «juges politiques», citant nommément le juge d'instruction, Serge Tournaire. Selon lui, il serait, en réalité, la victime collatérale d'une «cabale » menée par l'ancien pouvoir socialiste.