L'intersyndicale maintient sa décision de poursuivre le mouvement de débrayage général, et annonce un taux de suivi de 65,31% durant le premier jour de grève. Les syndicats membres de l'intersyndicale ont observé, hier, une grève générale à travers les établissements pédagogiques du pays. Accusant la tutelle de n'avoir pas la volonté de solutionner les problèmes du secteur, l'intersyndicale assure être prête à poursuivre son mouvement de débrayage, et ce, jusqu'à l'aboutissement de ses revendications. A travers les établissements pédagogiques du pays, les professeurs ont refusé, dès les premières heures de la journée, de rejoindre leurs salles de classe, chose qui a été interdite par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. En effet, dans une instruction transmise aux administrations des établissements pédagogiques, Benghabrit interdisait la sortie des élèves dans la rue pendant la grève. Ainsi, les élèves sont obligés de rester à l'intérieur de leurs classes avec leurs professeurs. Cependant, dès les premières heures, aucun professeur n'a respecté cette instruction. Selon les six syndicats, plus de 400.000 travailleurs du secteur de l'éducation ont répondu présents à l'appel, soit avec un taux de suivi de 65,31%. Contacté par nos soins, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CELA), Idir Achour, a révélé que le taux de suivi de la grève au premier jour, sur tout le territoire national, est de 65,31%. Le qualifiant de «très satisfaisant», le syndicaliste prévoit une augmentation de ce taux durant le deuxième jour (aujourd'hui, Ndlr). Pour sa part, le porte-parole du CNAPESTE, Messaoud Boudiba, a assuré que la grève a été fortement suivie, malgré la tentative du ministère de l'Education de la faire échouer. «Nous avons enregistré un important taux de suivi dans certaines wilayas, atteignant 75%», a-t-il souligné. A cet effet, il a précisé que le taux de suivi a varié d'une wilaya à une autre. «Dans quelques wilayas, le taux de suivi variait entre 20 et 40%, alors que dans la plupart, il variait entre 40 et 70%», a-t-il ajouté. Selon lui, une éventuelle augmentation lors du deuxième jour est probable. S'agissant de l'instruction de Benghabrit obligeant les professeurs de rester à l'intérieur des classes, notre interlocuteur a expliqué qu'il n'existe aucune loi qui exige des professeurs et des élèves de rester en classe pendant un mouvement de grève. Dans ce sens, il a fait savoir qu'aucune démarche prise par le ministère de l'Education nationale jusqu'à présent n'a pu faire échouer le mouvement de débrayage lancé par l'Intersyndicale. Par ailleurs, samedi dernier, Benghabrit avait indiqué que les rencontres avec les six syndicats avaient porté sur les préoccupations soulevées, l'enrichissement des projets de procès-verbaux de réunion élaborés à la suite de la grève du 21 janvier dernier. Le ministère avait assuré, à plusieurs reprises, que les revendications des six syndicats le dépassaient, notamment en ce qui concerne le dossier de la retraite et le statut particulier. De leur côté, les syndicats avaient assuré que c'est le ministère de l'Education qui est leur interlocuteur. A cet effet, après les discussions de mercredi et jeudi derniers, l'intersyndicale a décidé d'entreprendre une grève générale durant les journées des 26 et 27 février.