Comme il fallait s'y attendre, les étudiants de l'université de Boumerdès n'ont pas été indifférents, en marchant dans les rues de l'ex-Rocher noir pour manifester leur colère contre le 5e mandat et le système en place. Une foule immense d'étudiants, de jeunes de tous âges et de sexe, ont répondu favorablement à l'appel à une marche pacifique pour le changement. «L'Algérie est une République et pas une monarchie», «Système dégage», «Non au 5e mandat de la honte», «Libérez le pays, la jeunesse veut un changement», tels sont quelques slogans scandés par les manifestants, durant la procession humaine qui s'était ébranlée à partir de la Faculté des sciences (INIM). Les manifestants munis de pancartes et de banderoles, sur lesquelles on pouvait lire des slogans hostiles au pouvoir en place et au 5e mandat, scandaient haut et fort «Ici à Boumerdès, y en a pas de cachir». Des étudiants ont même brandi des pancartes avec des écriteaux en anglais, pour exprimer leur refus du 5e mandat «de la honte». «Pacifiques, pacifiques, Djeich, Chaab, Khaoua khaoua», scandaient les manifestants devant le portail officiel du siège de la wilaya, sécurisé par un impressionnant cordon de sécurité. Un drone survolant le ciel de Boumerdès filmait les manifestants, qui avaient à peine fait le tour de toute la ville en passant, notamment, par le siège de la Cour de justice de Boumerdès où ils ont tenu un bref sit-in, avant de relancer la procession humaine vers la faculté des hydrocarbures, INH. Ici, les manifestants ont fait le plein. D'autres étudiants se sont joints à eux avant d'observer un sit-in devant le siège de la wilaya. «Nous rejetons le système qui fait de l'Algérie une grande prison à ciel ouvert. Nous rejetons un pouvoir qui ne reconnaît pas ses concitoyens, et qui les croit dupes», lance un étudiant en colère. Et un autre d'enchaîner : «Notre cher pays est devenu la risée du monde ; ça nous fait mal de voir ça, on ne veut plus baisser la tête devant qui que ce soit. Le monde doit savoir que l'Algérie est toujours debout». «Les étudiants et l'élite de la société ne peuvent pas rester indifférents à la dynamique citoyenne que connaît le pays, depuis les manifestations du 22 février dernier», affirme un autre étudiant, avant de lancer un appel aux journalistes, qui sont la voie et le miroir de la société, et qui ont payé cher durant les années de braise pour défendre la liberté de la presse et d'expression.