Le mouvement de protestation des étudiants de l'Université de Boumerdès s'est amplifié, hier, lorsque des centaines d'étudiants ont sillonné les artères de la ville de Boumerdès pour exprimer leur ras-le-bol sur leurs conditions de vie et les nombreux problèmes d'ordre pédagogique qu'ils rencontrent au sein de leur faculté. Après avoir fermé les portes des quatre facultés que compte l'université, obligeant ainsi plus de 17 000 étudiants à ne pas accéder à leurs salles de cours, les étudiants protestataires se sont dirigés vers le siège de l'université pour exposer leurs préoccupations. “Manque d'encadrement, surcharge des salles, absence d'équipements informatiques, accès difficile aux ouvrages de la bibliothèque (prêt externe des livres), laboratoires non équipés et tant d'autres difficultés auxquelles font face quotidiennement les étudiants”, clament-ils. L'autre volet de la plate-forme de revendications qu'il ont adressée aux différents responsables, concerne leurs conditions de vie et la situation de leur résidence, et c'est devant le siège de la Direction de wilaya des œuvres sociales où ils se sont regroupés qu'ils ont manifesté leur colère pour exiger l'amélioration de leur condition sociale. “Nous manquons de chauffage alors qu'on ne cesse de répéter que le pays dispose d'une cagnotte de 60 millions de dollars”, martèle une étudiante. Un autre étudiant enchaîne sur “la mauvaise qualité des repas et le problème de transport” alors que d'autres parlent des retards enregistrés dans l'attribution de leur bourse d'étude. Le retard mis dans la réhabilitation de leur cité, affectée par le séisme du 21 mai 2003, a été également mis en avant par les étudiants. Cette manifestation intervient au lendemain d'un sit-in organisé avant-hier aux environs de 20h par les étudiants de l'ex-Inim, qui ont eux aussi, interpellé bruyamment les responsables sur presque les mêmes problèmes tout comme une centaine d'étudiantes qui ont dû fermer la route, dans la même journée, pour exiger l'installation du chauffage dans leur résidence sise à la cité des 800-Logements où trois pavillons seulement disposent d'appareils. Quant à la résidence de l'ex-INH, le chauffage est hors d'usage et les étudiants sont obligés de s'équiper de résistances d'où les risques endurés comme cela a été le cas avant-hier où une étudiante s'est brûlée légèrement en manipulant son appareil de chauffage de fortune. Selon des responsables du Cous, l'installation de chauffage dans cette résidence nécessite une enveloppe de 5 milliards de centimes et un milliard pour la cité des 800-Logements. Presque le même montant devra être dégagé pour réhabiliter l'installation du chauffage à la résidence de Corso et à celle de l'ex-Inim. Ce problème de chauffage a été pourtant soulevé aussi bien par les étudiants que par les responsables concernés, l'année dernière, mais il semble que la “culture d'agir après coup” est bien ancrée chez nous bien que l'argent soit disponible dans les caisses de l'Etat. M. T.