Toutes les voies de recours légales, malgré l'arbitrage de l'inspection du travail pour faire aboutir leurs revendications, ayant été épuisées, les syndicalistes d'ArcelorMittal Annaba ont décidé d'observer une grève générale illimitée à compter du 6 juillet, à partir de 5h du matin. L'annonce de cet arrêt de travail, dont les conséquences pourraient être désastreuses pour l'économie nationale, a été faite hier par le conseil syndical de l'entreprise après consultation de l'ensemble des travailleurs lors d'assemblées partielles non-stop tenues depuis mercredi. Dans un communiqué rendu public hier, les représentants des travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar expliquent que la date du 6 juillet 2009 a été délibérément choisie pour permettre le déroulement serein des élections présidentielles du fait de l'engagement de l'organisation UGTA dans le processus électoral et de la promesse faite officiellement par la direction générale d'ArcelorMittal de négocier les salaires des travailleurs et de revoir les 11 points contenus dans la plateforme de revendications le 1er juillet. Toujours selon les déclarations des représentants des travailleurs, les portes du dialogue restent ouvertes et toute proposition de la direction générale allant dans le sens d'une solution satisfaisante pour les deux parties en conflit serait la bienvenue. Smaïn Kouadria, qui ne cache pas sa détermination à aller le plus loin possible pour «arracher des salaires décents et des primes au profit des travailleurs de l'entreprise, tout en améliorant les conditions de travail de ces derniers», estime que le syndicat aura tout fait pour éviter la grève. Il rappelle que conformément à la réglementation régissant les conflits sociaux et la revendication du droit de grève comme recours pour y parvenir, ses camarades et lui-même ont répondu présent à chacune des trois convocations que leur a adressé l'inspection du travail pour une éventuelle conciliation. «Nous avons respecté à la lettre les dispositions légales qui précèdent habituellement tout dépôt de préavis de grève, sans obtenir autre chose que des refus de négocier aucun des points contenus dans la plateforme de revendications de la part de la direction qui a évoqué à chaque fois la crise économique mondiale pour ajourner les pourparlers», assure le syndicaliste, apparemment désolé d'avoir à parler aujourd'hui de grève. M. Kouadria ajoutera que «l'arbitrage de l'inspection du travail lors des séances de conciliation des 8 et 10 février et son insistance pour que nous tenions une séance supplémentaire à l'intérieur du complexe n'ont pas donné de résultat, ce qui a amené ce dernier à nous délivrer à contrecœur, faut-il le souligner, le fameux procès verbal de non-conciliation».