Les syndicalistes sont sortis déçus de la deuxième réunion de conciliation organisée par l'inspection du travail d'El Hadjar.«La réunion a été brève, à peine une heure trente, le temps d'un tour de table avec les trois représentants de la direction générale, dont faisait partie M. Bousquet. Il n'y avait rien de nouveau de la part de ceux-ci», a déploré le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Smaïn Kouadria. «La direction s'est une fois encore fait le porte-parole du groupe en rappelant encore une fois le contexte de crise financière mondiale pour ajourner l'échéance des négociations. Cet ultime rendez-vous, obligatoire dans le cadre des préavis de grève, en vertu de la loi 90/02 du 6-02-1990, ayant donc échoué, les syndicalistes attendent aujourd'hui le procès-verbal de non-conciliation. Un document que les représentants de la direction du travail de la wilaya de Annaba, MM.Lassoued et Chakour, ont refusé toutefois de dresser, appelant plutôt à une autre négociation, dans un cadre interne cette fois, c'est-à-dire sans leur arbitrage. Cette attitude de l'administration désarçonne les représentants des travailleurs, lesquels pensaient avoir épuisé toutes les voies de recours s'agissant du règlement des conflits collectifs du travail et de l'exercice du droit de grève», a-t-il ajouté. Selon Smaïn Kouadria, «le syndicat a respecté toutes les étapes légales dans ce conflit» et que ses camarades et lui même sont en train de «réfléchir aux dispositions à prendre suite à cet échec». «Nous étions convaincus que ces démarches étaient les dernières et on nous demande aujourd'hui de recourir à la négociation dans l'entreprise. Nous considérons cette position, pour le moins inattendue des inspecteurs du travail, comme un déni du droit de grève pour faire aboutir nos revendications légitimes», a déploré le syndicaliste. Et d'ajouter que «la direction d'ArcelorMittal est restée sourde à la demande de moratoire des syndicalistes, tout comme à celle de l'ouverture d'une véritable concertation sur ce dossier». Conscient pourtant de «la gravité de la situation et des conséquences forcément négatives d'un mouvement de grève dont ils n'ont même pas déterminé la durée», Kouadria a souhaité que les dirigeants de l'entreprise «se comportent en responsables véritables pour ne pas faire perdurer ce conflit». Pour conclure, le secrétaire général du syndicat annonce «la tenue probable d'une assemblée générale de tous les travailleurs dans le courant de la semaine prochaine afin d'aviser sur la suite à donner aux événements». Un épisode de plus, donc, à ce feuilleton dramatique.