Israël a riposté lourdement vendredi à des tirs de roquettes de la bande de Ghaza vers son territoire dont la capitale économique Tel-Aviv, en pilonnant des dizaines de positions du mouvement islamiste palestinien Hamas, dans une période à haut risque. Ces hostilités ont ravivé le spectre d'un conflit à Ghaza, où Israël et le Hamas ainsi que ses alliés se sont livré trois guerres depuis que le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007. Elles interviennent dans un environnement hautement volatile, après plusieurs semaines de tensions et en pleine campagne électorale israélienne. Toutefois, les principaux acteurs, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le Hamas, passent pour chercher à éviter la confrontation ouverte. Le calme est revenu vendredi après les opérations israéliennes et la volonté semblait de part et d'autre à l'apaisement. Ce nouvel accès de fièvre a commencé jeudi soir quand deux roquettes ont été tirées vers la région de Tel-Aviv. L'un des engins est tombé en mer, l'autre en dehors de la cité côtière, a dit le maire, Ron Huldai. En tout, l'armée israélienne a fait état de dix tirs de roquettes depuis jeudi, dont une partie a été interceptée par le système de défense anti-aérien. Aucun blessé n'a été rapporté. Mais les roquettes ont déclenché les sirènes dans les localités israéliennes et conduit les autorités à rouvrir les abris. En représailles, les avions de combat et les hélicoptères d'attaque ont conduit vendredi aux premières heures une centaine de frappes contre des positions du Hamas, dont un important site de fabrication de roquettes et un complexe d'où le mouvement dirige ses activités en Cisjordanie occupée, autre territoire palestinien distant de quelques dizaines de kilomètres de Ghaza, a dit l'armée. Les explosions ont retenti toute la nuit à travers le territoire coincé entre Israël, Egypte et Méditerranée. Quatre personnes ont été blessées, selon les autorités sanitaires ghazaouies. Mais les sites visés par Israël avaient été évacués par anticipation. Le Hamas et le Jihad islamique, son allié et autre mouvement islamiste, ont démenti être à l'origine des tirs en direction de Tel-Aviv, laissant supposer que ceux-ci pourraient être le fait de groupes rivaux ou dissidents. Cependant, Israël a assuré que le coupable était bien le Hamas et qu'il était responsable de ce qui se passe dans le territoire sous son contrôle. Le fait que Tel-Aviv, à des dizaines de kilomètres de Ghaza, soit menacée confère pour Israël une gravité particulière à ces actes.