Les noms des trois personnalités politiques, notamment Noureddine Bedoui, Ramtane Lamamra et Lakhdar Ibrahimi sont rejetés par les manifestants. La ville de Bouira était noire du monde. Le quatrième vendredi de la contestation populaire pour le départ du système politique en place a drainé la grande foule. Plusieurs milliers de personnes ont marché hier à Bouira. La mobilisation citoyenne ne cesse de prendre de l'ampleur au fil des semaines. Les mêmes slogans contre le prolongement du 4e mandat de Bouteflika ont été encore scandés par la foule. Les marcheurs ont exprimé leur refus catégorique de cette transition qui va être gérée par la pouvoir. Les noms des trois personnalités politiques, notamment Noureddine Bedoui, Ramtane Lamamra et Lakhdar Ibrahimi sont rejetés par les manifestants. Ils réclament le départ de tous ceux qui symbolisent l'actuel système. Depuis le 22 février dernier, Bouira a connu plusieurs marches et rassemblements. La vague de contestation a touché l'ensemble des secteurs. Les derniers à manifester jeudi sont les employés du secteur de la santé. Le personnel médical et paramédical et le personnel administratif ont organisé une grande marche qui s'est terminée à l'intérieur de l'EPH Mohamed Boudiaf avec la lecture d'une déclaration. «Le personnel de la santé, comprenant le corps médical, paramédical et l'administration, assume son rôle historique et essentiel de défendre le droit de son peuple de vivre dans le bien-être physique, mental et environnemental. Profondément attaché au principe d'une médecine éthique et solidaire pour tous, profondément attaché à une Algérie démocratique et populaire, conscients de notre responsabilité et tout en contestant les pouvoirs exorbitants de l'autoritarisme des pouvoirs politiques, nous réitérons notre appui et notre soutien total aux revendications légitimes portées par la voix du peuple dans un mouvement pacifique», a déclaré le Dr Taffet devant une foule nombreuse des blouses blanches. Les magistrats ont également dit leur mot. Après le bref sit-in organisé au cours de la semaine, ils ont récidivé dans la matinée de jeudi en organisant un sit-in au niveau de la cour de justice en compagnie des avocats, huissiers de justice et des experts fonciers. Ils étaient un peu plus d'une dizaine de magistrats à se manifester publiquement. Leur sit-in a été sanctionné par la lecture d'une déclaration. «Notre rassemblement aujourd'hui est une question de principe, de devoir et d'engagement. Nous faisons partie de ce peuple, au nom duquel nous rendons nos jugements. Notre profonde appartenance à notre pays est supérieure à toutes nos obligations professionnelles, y compris l'obligation de réserve. Nous demandons et appelons au respect de la Constitution et de toutes les lois de la République, parce que c'est le seul moyen d'asseoir le principe de la séparation des pouvoirs et l'instauration des bases d'un Etat de droit», déclarent-ils.