«Avec notre passé glorieux et nos quatre participations au Mondial, on n'a gagné qu'une seule coupe d'Afrique, et c'était à domicile en 1990», regrette le nouveau driver des Verts. Qualifiée pour la CAN 2019 à une journée de la fin des éliminatoires, la sélection algérienne de football entame dès aujourd'hui, sa préparation pour ce grand rendez-vous continental. Le sélectionneur national, Djamel Belmadi, regrette que l'EN ne fasse pas partie des favoris de cette première CAN estivale et à 24 équipes, et il espère démentir les pronostics en terre égyptienne. «On n'a jamais gagné une CAN à l'extérieur, comme le Nigeria, le Ghana et le Cameroun, et on a été éliminé au premier tour lors de la dernière édition. Avec notre passé glorieux et nos quatre participations au Mondial, on n'a gagné qu'une seule coupe d'Afrique, et c'était à domicile en 1990. C'est pour cette raison qu'on n'est pas aujourd'hui parmi les favoris. Ça nous touche, ça nous fait mal. On peut être touché dans notre orgueil. On peut travailler là-dessus aussi dans la préparation mentale. A nous de démentir ces analyses de coachs et ces pronostics, de faire en sorte qu'on soit pris en considération, qu'on soit parmi les favoris», tonne Belmadi, avant de s'expliquer sur l'absence de Yacine Brahimi sur sa liste. «Brahimi, un non évènement» «Ce n'est pas une mise à l'écart et c'est un non évènement. Brahimi connaît une saison éprouvante et il a eu quelques blessures. Je connaîs bien ses qualités, et j'ai envie de voir d'autres joueurs à son poste. C'est la seule fois que c'est possible de voir d'autres éléments, de travailler sereinement et de se préparer pour la CAN. Brahimi n'est pas le seul, même M'Bolhi ne figurait pas sur ma liste, avant même sa blessure. Bentaleb fait partie également des joueurs que l'on connaît bien, ainsi que Belfodil. On va continuer à suivre tout le monde, et on va trancher définitivement avant la CAN. Je veux voir le maximum de joueurs avant de dégager la liste définitive pour la CAN », a indiqué le driver des Verts, qui s'est également exprimé sur l'absence d'autres cadres de l'EN, à savoir les Slimani, Benzia, Bentaleb et autre Ferhat. « Slimani et Benzia sont victimes de leur situation à Fenerbahçe. Je suis vraiment peiné pour Yassine qui n'a pas le même passé en sélection qu'Islam, mais qui a donné satisfaction, même s'il n'a pas évolué dans son poste de prédilection. Slimani a, certes, joué plus que Benzia, et il peut être une doublure à Bounedjeh, mais il risque de rester encore sur la touche dans le reste de la saison. J'ai donc préféré faire appel à Darfalou et à Naïdji. Darfalou mérite d'avoir une chance, et j'ai besoin de le voir, surtout qu'on va jouer à domicile et qu'il s'est vite remis de sa blessure. Il est en train de réussir sa première saison dans le championnat néerlandais. Ce n'est pas évident pour un joueur qui vit sa première expérience à l'étranger. J'espère que la situation de Slimani va changer avant la CAN. J'étais clair avec les joueurs à la fin du match contre le Togo. Je leur ai dit que la victoire ne constitue pas une garantie, qu'il faut prendre en considération leur situation dans leurs clubs, et bien profiter du mercato hivernal. Il est important pour nos joueurs de jouer et d'être compétitifs avant la CAN », a-t-il souligné. «Ferhat victime de la concurrence, Hanni de son poste» « S'agissant de Ferhat qui est un joueur majeur en Ligue 2 française, je pense que jouer en seconde division n'est guère un problème, mais il y a de la concurrence dans son poste, en présence de Mahrez et d'Ounas. Les meilleurs sont là, mais tout est possible. Il se peut qu'il y ait des surprises de dernière minute. Ferhat doit continuer à travailler. Quant à Hanni, il est victime en quelque sorte, victime de sa position particulière, voire ‘'batârde'', celle de 9,5 qui ne sied pas à mon système de jeu. J'ai discuté avec lui avant le match contre le Togo, il n'a pas fait preuve de compréhension, mais je ne lui en tiens pas rigueur », a-t-il ajouté. «Ghoulam pas encore apte» Questionné sur Faouzi Ghoulam, le nouveau patron de l'EN a déclaré que la latéral droit de Naples n'est pas encore prêt. « On a été le voir en début de l'année à Naples. Lui-même pense que c'est va être trop juste pour la CAN, et qu'il n'est pas encore apte à rejoindre l'EN. C'est une course contre la montre. Il ne joue pas régulièrement. Ce n'est pas l'idéal pour retrouver la plénitude de ses moyens et sa forme qui était la sienne avant sa blessure. Il est très sérieux et il a envie de revenir au plus haut niveau. J'espère qu'il va profiter de cette date pour travailler plus au niveau de son club », lança Belmadi, qui regrette par ailleurs, le forfait de Chita pour la CAN 2019. «La défection de Chita pose problème» « La défection de Chita pose problème. Oussama a joué deux matches contre le Togo et le Qatar, il a montré de réelles dispositions pour pouvoir occuper ce poste de sentinelle. On a envie de voir Victor Lekhal, et il peut être une belle surprise. Je pense qu'il est capable de s'imposer à ce poste là. Il y a aussi Boudaoui qui fait une belle saison, et qui est convoité par des clubs français. Il a fait une belle partie contre les milieux de terrain du Qatar, qui sont assez solides. Il a vraiment émergé. Il y a également Taider, que je veux revoir au niveau qui était le sien à un certain moment en sélection. Il est performant en club, et j'espère qu'il le soit en équipe nationale. Il ne faut pas oublier le petit Bennacer qui va jouer, mais pas dans la même position qu'à Empoli. Ce n'est pas là que je le vois jouer », a-t-il précisé, avant d'annoncer que tous les joueurs convoqués pour ce stage auront une chance, lors des deux matches contre la Gambie et la Tunisie. «Les 26 convoqués auront une chance» « Je vais faire une revue d'effectif et aligner deux équipes différentes. Les 26 joueurs convoqués auront une chance et un temps de jeu important. Je vais tirer les conclusions nécessaires des deux matches, savoir où on en est, et sur quoi on va travailler avant la CAN. Le match contre la Tunisie est un très bon test. Jouer la Tunisie, c'est se jauger, voir où on en est. Celui contre la Gambie aussi. Les Gambiens sont encore en course pour la qualification, et ils ont envie de nous battre. C'est un bon test, et c'est ce que recherche pour ce stage. Après ces deux matches, j'aurai une idée précise sur chaque joueur, et je continuerai à suivre chacun d'eux dans leurs clubs respectifs », a-t-il souligné, tout en démentant formellement avoir contacté ou rencontrer le prodige lyonnais, Houssam Aouar. «Pas de cas Aouar» « Il n'y a pas de cas Aouar. C'est juste une série télé, un feuilleton. Je n'ai jamais discuté avec ou rencontré ce joueur. C'est un gros mensonge. C'est un jeune joueur qui nous intéresse bien évidemment, mais qui est dans une situation particulière, qui est en sélection en équipe de France olympique, et dans un club avec un président omniprésent, ayant de l'impact sur ce genre de décisions. Quand des chaînes privées algériennes disent qu'Aouar nous a mis sur la liste d'attente, elles cherchent la réaction du peuple, car elles savent que ça va toucher l'amour propre de tous les Algériens », fulminait le sélectionneur national, qui dément aussi avoir pris attache avec l'entourage de Maxime Lopez, le milieu de terrain de l'O Marseille, de mère algérienne. Il est à noter que les Verts seront en stage à partir de ce lundi, au CTN de Sidi Moussa. Larbi Bouazza Belmadi et le soulèvement populaire en Algérie.. «Il faut que les choses évoluent et changent» Actualité oblige, le sélectionneur national, Djamel Belmadi, s'est prononcé, hier lors de la conférence qu'il a animée au CTN de Sidi Moussa, sur le soulèvement populaire en Algérie. «Je pense comme tout le monde. Des revendications sont faites par une masse populaire importante. Je suis heureux qu'on soit capable de se mobiliser, tout en étant bien organisé et discipliné. Il faut que le peuple soit entendu et écouté, que les revendications soient prises en considération, qu'on fasse en sorte que les choses évoluent et changent. Je pense que tout le monde l'a compris, et j'espère que ça ira dans ce sens là », a affirmé Belmadi, qui s'attend à une présence en force des amoureux d'El-Khedra à Tchaker, lors des deux matches contre la Gambie et la Tunisie, prévus les 22 et 26 mars respectivement, à 20h45. « Je ne pense pas qu'il y aura un manque d'engouement. Les Algériens aiment leur équipe nationale, et l'un n'empêche pas l'autre. Le football est un sport qui fait partie d'une société. Ce n'est pas indissociable de ce qui se passe actuellement dans notre pays », a-t-il avoué.