Entre Rive Gauche et East-Coast, la Chanson Urbaine de Mehdi Krüger métisse les sonorités urbaines (slam, rap, spoken-word) et la chanson à texte traditionnelle. D'origines allemande et algérienne, ce poète et rocker affirme que pour lui «les mots ont été le moyen d'assembler les pièces de mon puzzle. Je les vois comme les grains d'un bac à sable truffé de mines». D'une enfance en banlieue, il a gardé le souvenir des ravages que cause leur absence, la violence qu'elle déchaîne. Puis les tours se sont éloignées et ont laissé place à une adolescence ennuyeuse et solitaire à la campagne où les mots ont été ses complices d'évasion. Il a passé son temps à les lire, mais surtout les écouter et les dire. «En y pensant, je réalise qu'ils ont toujours décidé pour moi: à l'adolescence, la noirceur du Wu-Tang-Clan m'a ouvert à l'univers Hip-Hop, et dès le début des années 2000, la poésie Vaudou de Saul Williams m'a fait basculer dans le Slam», précise-t-il, avant d'ajouter : «J'y ai découvert cette vérité fondamentale : il est des mots qu'on ne pourrait confier à l'oreille d'un proche mais qu'on peut partager sur scène avec une foule d'anonymes. Depuis, je les ai déclamés sur des dizaines de scènes en France, au Liban, en Belgique, Italie, Tunisie et Algérie.» L'artiste sera l'invité ce soir de l'Institut français d'Alger. La soirée est organisée dans le cadre de la semaine de la francophonie.