Le mot d'ordre de grève générale lancé sur les réseaux sociaux, en particulier Facebook, a été largement suivi dans la wilaya de Boumerdès, paralysant ainsi tous les secteurs d'activités, publiques notamment. Une marche a été organisée par des fonctionnaires de plusieurs directions de wilaya, notamment du commerce, de la solidarité, de la planification et de l'OPGI, ainsi que des gardes forestiers. Ces derniers étaient en force. Ils ont été en tenues réglementaires, et ont battu le pavé pour réclamer le départ du système politique en place, qui s'accroche au pouvoir depuis plusieurs décennies, et de rejoindre le mouvement populaire né le 22 février dernier. Les manifestants se sont mélangés avec les couleurs de l'emblème national, donnant ainsi un décor agréable. Certains citoyens, qui observaient attentivement les marcheurs, ont confondu les gardes forestiers avec des gendarmes. La marche s'est ébranlée à partir du siège de la wilaya, où les fonctionnaires se sont rassemblés devant leurs directions respectives, avant de rejoindre la marche des gardes forestiers qui ont déjà entamé la moitie de leur périple. «Le peuple veut faire tomber le système», «Pacifique (silmia silmia)», «Djazair horra démocratia (Algérie libre et démocratique», «Système dégage», tels sont les quelques slogans répétés par les marcheurs, chapeautés par les gardes forestiers. Ils ont manifesté dans le centre-ville de Boumerdès et arpenté les principaux axes routiers et boulevards de l'ex-Rocher noir. Les manifestants ont observé des haltes devant la Cour de justice, et une autre devant le siège de la mouhafadha du FLN, où ils ont dénoncé la position du dit parti vis-à-vis du mouvement populaire, et son soutien indéfectible au président Bouteflika. La marche s'est déroulée sans incident. La quasi-totalité des APC et des daïras sont fermées par le mouvement de grève des travailleurs, qui ont observé des sit-in et suspendu des pancartes sur les bâtiments de leurs administrations. Les agences et la direction régionale de Sonelgaz sont totalement paralysées par la grève des fonctionnaires et agents. Ces derniers ont observé des sit-in devant les agences de Bordj Ménaïel et Issers, pour dénoncer les manœuvres du système en place qui veut s'éterniser au pouvoir. Les travailleurs de l'entreprise de fabrication de coton Socothyd des Issers ont paralysé l'usine pour rejoindre le mouvement populaire anti-pouvoir. Les inspections de la direction du commerce et des prix (DCP) de la wilaya ont, pour leur part, observé une grève et entamé des sit-in pour protester contre le prolongement du 4e mandat de Bouteflika et le report des élections. Les zones industrielles de Rouiba et de Réghaia ont été partiellement paralysées hier par le mouvement de grève des travailleurs, notamment à la SNVI. L'union locale du syndicat de la zone industrielle avait rendu public, récemment, un communiqué dans lequel elle dénonce la position du patron de l'UGTA, et a organisé par là même un mouvement de protestation pour soutenir la dynamique citoyenne.