La décision du président américain, Donald Trump, reconnaissant officiellement la «souveraineté d'Israël» sur le Golan syrien, a jeté un pavé dans la marre et poussé la Syrie à lancer un appel au Conseil de sécurité de l'ONU, pour programmer prochainement une réunion extraordinaire, afin de discuter de la question de la souveraineté de ce territoire occupé. Damas a appelé mardi à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, suite à la décision des Etats-Unis, la veille, de «reconnaître la souveraineté d'Israël» sur ce territoire, occupé depuis 1967 et annexé en 1981. Le président Donald Trump a signé, lundi à la Maison Blanche, le décret reconnaissant officiellement la «souveraineté d'Israël» sur le Golan. Selon des sources diplomatiques, une date doit être déterminée par la présidence du Conseil de sécurité, pour la tenue de la réunion pour discuter de la question de la souveraineté du Golan. La France, qui la tient en mars, peut donc la convoquer d'ici à dimanche. Sinon, à partir de lundi, ce sera le tour de l'Allemagne de la programmer. Il n'y a pas de certitude que la réunion ait lieu, a néanmoins relevé un diplomate. Il suffirait qu'un des 15 pays membres du Conseil demande un vote de procédure, et que lors de ce vote, neuf pays s'opposent à sa tenue. Mardi matin, lors d'une réunion mensuelle consacrée au conflit israélo-palestinien, plusieurs membres du Conseil avaient laissé transparaître leur exaspération face au choix des Etats-Unis de briser le consensus international. Des résolutions de l'ONU attribuent à la zone un statut de «territoire occupé» illégalement. Ces Etats dénoncent la politique du «fait accompli» suivie par la Maison Blanche, qui avait déjà décidé en 2018, de considérer unilatéralement El Qods occupée comme capitale d'Israël. En particulier, les cinq pays européens membres du Conseil (Allemagne, France, Royaume-Uni, Belgique et Pologne) avaient rappelé dans une déclaration solennelle, qu'«ils ne reconnaissaient pas la souveraineté d'Israël sur les territoires occupés par Israël depuis juin 1967, incluant le plateau du Golan». «L'annexion d'un territoire par la force est interdite par le droit international», avaient-ils souligné. «Toute déclaration sur un changement unilatéral de frontière va à l'encontre des règles sur l'ordre international et la Charte des Nations unies». Lors de la discussion, l'ambassadeur français, François Delattre, avait dénoncé de manière virulente l'attitude de Washington. La récente prise de position du président américain, qui n'est pas à sa première sortie médiatique controversée, a suscité une vive réaction internationale. La Syrie, la Russie, ainsi que plusieurs Etats arabes, ont rejeté lundi, la décision des Etats-Unis de reconnaître la «souveraineté» d'Israël sur la partie occupée du Golan syrien. De son côté, Damas l'a qualifiée de «violente attaque contre l'intégrité territoriale de la Syrie». Dans une première réaction à la décision américaine, la Russie a dit craindre une «nouvelle vague de tensions» au Proche-Orient. «Malheureusement, cela peut conduire à une nouvelle vague de tensions dans la région du Proche-Orient», a averti la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. L'Arabie Saoudite, traditionnel allié de Washington, a elle aussi condamné la décision de Donald Trump, de reconnaître l'annexion par Israël du plateau du Golan, y voyant une violation du droit international. Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a jugé la décision de M. Trump «nulle et non avenue, dans le fond et la forme».