Le chef du gouvernement de concorde nationale basé à Tripoli, a demandé au procureur militaire, d'émettre un mandat d'arrêt à l'encontre du maréchal Khalifa Haftar, affirme la chaîne Al Arabiya. Alors que les troupes de l'Armée nationale libyenne se positionnent dans les banlieues de Tripoli, le gouvernement de concorde nationale, GNA, basé dans la capitale, a exigé l'arrestation de son commandant en chef, Khalifa Haftar, rapporte hier Al Arabiya. Selon la chaîne, lors d'une réunion avec le procureur militaire, le chef du GNA, Fayez el-Sarraj, lui a demandé d'émettre un mandat d'arrêt à l'encontre du maréchal. Les troupes de l'ANL ont atteint les banlieues de la capitale, et pris le contrôle de l'aéroport international de Tripoli. Selon les rapports des médias, les deux camps rivaux ont mené des raids aériens contre les positions adverses. La conférence nationale de dialogue inter-libyen, censée se tenir du 14 au 16 avril à Ghadamès, dans le sud du pays, est maintenue «à la date prévue», a déclaré l'envoyé de l'ONU, Ghassan Salamé. Tout en ajoutant: «Sauf si des circonstances majeures nous en empêchent». Car le climat est à nouveau plus à la guerre civile qu'à la réconciliation, dans la Libye déchirée depuis la chute et la mort du colonel Kadhafi en 2011. Les confrontations opposent les forces du maréchal Haftat et celles du premier ministre. Après s'être emparé, cet hiver, des champs pétroliers d'Al-Charara ,dans le sud-ouest du pays et d'Al-Fil dans le sud, le maréchal Haftar contrôlait déjà un tiers de la production globale libyenne. La communauté mondiale a appelé le maréchal Haftar à arrêter l'attaque contre la capitale, qui a affirmé ce 7 avril avoir mené un premier raid aérien en banlieue de cette ville, où siègent ses rivaux du GNA reconnu par la communauté internationale. Le GNA, dirigé par Fayez el-Sarraj, a annoncé le début d'une «contre-offensive». Ces proclamations, faites à la mi-journée, interviennent alors que de violents combats ont été rapportés en matinée, à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale. Le maréchal Haftar et le premier ministre étaient d'accord pour les élections en 2018, mais les confrontations opposant les milices pour le pétrole n'ont pas pêrmis la concrétisation de la réconciliation. L'autre accord pour la tenue des élections en 2019 est empêché jusqu'à maintenant, par l'attaque lancée par le maréchal Haftar contre la capitale. L'attaque a eu lieu au moment où il y a perspective de réconciliation, engageant le maréchal Haftar et le premier ministre. L'ONU dit maintenir la conférence pour la réconciliation en Libye du 14 au 16 avril 2019. Des délégations étrangères ont évacué leurs ressortissants, alors que des bombardements aériens ont eu lieu. L'ONU a demandé une trêve humanitaire, en fin d'après-midi, dans les zones de combats. La solution ne peut être que politique, a ajouté le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Mais ces appels au calme de la communauté internationale ne semblaient pas être respectés par le maréchal Haftar. L'Algérie, qui s'est toujours attelée à favoriser un dialogue inclusif entre toutes les parties libyennes, sous l'égide de l'ONU et loin de toute interférence étrangère, reste «convaincue que seule une solution politique négociée et acceptée par l'ensemble des protagonistes est à même d'assurer une paix et une stabilité durables, et de préserver les intérêts suprêmes du peuple libyen frère», a ajouté le ministère algérien des Affaires Etrangères. L'appel au calme est lancé par l'Algérie et de nombreux pays, dont la France. Dans un discours samedi soir, le chef du GNA, reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, a dit que les soutiens continuaient d'affluer dans la capitale, de toutes les régions, pour faire face à l'offensive lancée jeudi par l'Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée et dirigée par le maréchal.