Les greffiers et les fonctionnaires de la Cour de justice et des tribunaux de Tizi-Ouzou ont battu le pavé, hier, pour exprimer leur rejet catégorique de l'investiture du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, au poste du Chef de l'Etat. Ils ont scandé tout au long de leur parcours, qui a débuté au niveau de la Cour de justice en traversant le boulevard Larbi Ben-M'Hidi et en passant par la grande rue (rue Abane Ramdane) pour rejoindre la place de l'Olivier, des slogans hostiles à Bensalah et au maintien des personnes incarnant le système de Bouteflika, comme : «Système dégage !», «les 4B dégagez : Bensalah, Bedoui, Belaïz et Bouchareb !» ou bien «ulac smah !» ou encore «Algérie libre et indépendante !». Au lendemain de l'investiture de Bensalah pour conduire les commandes du pays durant cette période de transition de 90 jours, la mobilisation populaire demeure intacte. Ainsi donc, les greffiers de la Cour de justice et les fonctionnaires ont rejoint le peuple, en organisant une marche dans les artères Tizi Ouzou, munis de l'emblème national pour réclamer une deuxième République, et pour une Algérie libre et indépendante. Ils ont transmis un message à Gaïd Salah, accusé d'ingérence dans la politique, et qui semble avoir perdu la confiance du peuple. «Ce n'est pas à Gaïd Salah de décider de l'avenir du pays. La parole revient au peuple». Ils estiment que l'application de l'article 102 de la Constitution est infondé en ce moment, en négligeant l'article 07 et 08, comme cela été promis par le chef d'état major. «Nous voulons le départ de cette mafia qui s'est accaparée des richesses de notre Algérie, et l'application des lois de la République», dira un greffier. S'estimant lésés, les greffiers et les fonctionnaires de la justice et des tribunaux ont saisi cette occasion pour exprimer leur ras-le-bol, quant à la dégradation de leurs conditions socioprofessionnelles auxquelles ils font face quotidiennement, notamment l'injustice imposée par leurs responsables. Ils réclament l'instauration d'une justice sociale. «Nous sommes lésés et méprisés par nos responsables. Nous exigeons le respect des travailleurs, quels que soient leurs postes et leurs catégories professionnelles», lâche une fonctionnaire. Ainsi, ils réclament l'attribution de l'agrément pour la création de leur section syndicale, gelée depuis 2011. «Nous exigeons la liberté de la justice et rien de plus». De leurs côtés, les travailleurs de l'Entreprise nationale de l'industrie électroménagère (ENIEM) ont observé une action similaire. Ils ont marché du portail de l'usine implantée à Oued Aïssi pour rejoindre le Centre-ville de Tizi-Ouzou, soit sur une distance de 10 km, pour «le départ du système en place». A souligner que cette action de protestation s'est déroulée dans le calme, et qu'aucun dépassement n'a été déploré. D'ailleurs, et contrairement aux répressions registrées avant-hier et hier à Alger, aucun dispositif sécuritaire n'a été mobilisé pour encadrer la protesta. Sur un autre plan, la grève générale à laquelle ont appelé les syndicats autonomes a été largement suivie dans de nombreux secteurs, comme l'administration et l'éducation.