La mobilisation durant la journée d'hier a été très forte, peut être même plus forte que celles d'avant. La mobilisation a été celle des grands jours. Cet acte VIII du mouvement de la protestation intervenant dans un nouveau contexte politique, avec l'installation d'un chef d'Etat intérimaire et la convocation du cops électoral, a fait sortir ans la rue, comme il fallait s'y attendre, des centaines de milliers de personnes qui ont envahi la capitale de Djurdjura. La mobilisation durant la journée d'hier a été très forte, peut être même plus forte que celles d'avant. La mobilisation a été celle des grands jours. Il fallait donc répondre d'un seul mot aux développements intervenus sur la scène politique, ces derniers jours. Ces mêmes développements semblent avoir exacerbé la colère, et acté définitivement le rejet de toute initiative en dehors des revendications des manifestants, qui exigent depuis le début le changement pure et simple du système politique. Pour cet acte VIII de la protesta, une marée humaine a envahi la ville des Genêts, au point de ne pas pouvoir la contenir. Ils sont arrivés de partout par milliers, par monts et par vaux. A bord de bus, de camions, de fourgons, de véhicules personnels, ils étaient tous là. Vieux, jeunes, vieilles, enfants, ont marché comme un seule homme. Nous avons surtout remarqué la présence de vielles femmes habillées de leurs tenues traditionnelles kabyles, en grand nombre. Si les premiers marcheurs, qui avaient déjà atteint la placette de l'olivier, à la sortie ouest de la ville de Genêts, les derniers étaient encore devant le portail du campus Hasnaoua de l'université Mouloud Mammeri. A certains moments, tout s'arrêtait. Impossible de faire un pas de plus. Comme lors des précédents actes du mouvement de protestation, les marcheurs ont déployés des milliers de banderoles et pancartes. Ils ont aussi fait preuve une nouvelle fois de génie, en «actualisant» leurs slogans aux développements. En plus des slogans habituels « système dégage», «Algérie libre et démocratique», ils ont aussi écrit d'innombrables slogans contre Bensalah, contre Bédoui, contre les élections annoncées pour le 4 juillet, ou encore « Non aux 3 B» (référence faite à Bédoui, Bensalah et Belaiz), «Dégagez, l'Algérie appartient au peuple», «Pouvoir pourri, le peuple vomit», «vive l'Algérie belle et rebelle», «Non au coup d'état institutionnelle qui ne reconnaît pas la souveraineté du peuple», «la souveraineté nationale appartient au peuple», et des dizaines d'autres encore comme «Ulanc smah ulac». Les manifestants ont commencé à se disperser dans le calme vers 15h30. La marche s'est déroulée sans aucun incident.