La contestation populaire s'est poursuivie à Bouira. Après une accalmie observée à travers le territoire de la wilaya durant la journée de samedi, les manifestations contre le système en place ont repris hier matin. Les employés du secteur des impôts étaient les seuls à sortir dans la rue. Ils ont sillonné les rues du chef-lieu de wilaya pour atteindre l'esplanade de la maison de la culture. Pour les autres directions, elles se sont contentées à observer des sit-ins au niveau de leurs lieux de travail. Ainsi, la quasi-totalité des services de l'administration sont en grève. D'aucuns affirment que cette grève se poursuivra jusqu'à jeudi. Du côté d'Algérie Poste, Sonelgaz, les impôts et les communes, notamment dans la région y ont été paralysés. Les fonctionnaires ont même déclaré qu'ils ne vont pas encadrer les élections présidentielles prévues pour le 04 juillet prochain. Cette action des employés des communes s'inscrit dans cadre de la contestation populaire contre le système qui s'est enclenché depuis le mois de février dernier. L'enseignement supérieur et l'éducation nationale ont été également touchés par le mouvement de grève. À l'université, plusieurs départements et facultés ont été fermés. Pour le secteur de l'éducation, plusieurs établissements scolaires ont été désertés par les élèves. À Bechloul, des élèves du CEM Khales Hammouche ont caillassé l'établissement. Des appels ont été lancés aux parents d'élèves pour intervenir et raisonner leurs enfants. Des tentatives qui n'ont pas d'ailleurs abouti, puisque la grève dans l'éducation persiste déjà depuis plus d'une dizaine de jours. En réaction à ces appels à la grève générale dans le service public, des citoyens contestent ce recours à cette forme de contestation en paralysant les services importants, notamment les bureaux de poste et les services de l'état civil. Plusieurs voix s'élèvent pour ne pas impliquer le secteur de l'éducation nationale dans les mouvements de grève qui risquent de compromettre le bon déroulement de la scolarité des élèves. Ainsi, des citoyens ont exprimé leur colère hier matin, après la fermeture du service de l'état civil de la commune de Bouira par les fonctionnaires. La situation a failli dégénérer si ce n'était l'intervention de la police.