A peine installé, le gouvernement Bedoui s'est heurté à la détermination de la rue, dont le slogan, «Yetnahaw gaâ» (ils vont tous dégager), est un leitmotiv depuis au moins le deuxième vendredi des marches qui se poursuivent depuis, quasi-quotidiennement à travers le pays. Contre la volonté populaire, ce gouvernement composé à la hâte, oppose à la voix du peuple qu'il dit pourtant écouter, une attitude des plus méprisantes. Comme si de rien n'était, ses membres font semblant de «travailler». Ils osent même, pour ce qui est entre autres du département des AE, appeler à «une transition pacifique et fluide du pouvoir, conformément à la volonté du peuple soudanais frère et ses aspirations légitimes», alors que c'est exactement la même chose que revendique le peuple algérien. Le terrain étant la meilleure épreuve, cet exécutif a lamentablement échoué, et le verdict est des plus cinglants. Tous les ministres qui osé montrer un bout de leur nez ont reçu des salves de mécontentement. Le ministre de l'Intérieur, qui devait faire une visite de deux jours à Bechar, a été obligé d'écourter son séjour dans le sud. Celui de l'énergie a carrément été empêché d'effectuer «sa visite sur le terrain» à Tébessa. A ces deux exemples, -il en existe d'autres- s'ajoute le refus de certains élus, comme ceux du RCD, de «l'organisation et l'encadrement» de l'élection présidentielle prévue le 4 juillet. Le Gouvernement Bédoui est dans l'impasse. Le mieux qu'il puisse faire dans ce «jeu», dans cette fuite en avant, est de déclarer forfait, parce qu'on sait qui gagnera à la fin: La résistance pacifique.