Une place située au centre de la ville de Strasbourg, a été baptisée "Place du 17 octobre 1961" à la mémoire des victimes de la manifestation pacifique des Algériens, réprimée dans le sang en plein cœur de Paris par la police parisienne sous les ordres du préfet Maurice Papon, a-t-on appris dimanche auprès du Consulat général d'Algérie à Strasbourg. Cette place, située à proximité immédiate du quartier touristique du centre de Strasbourg, a été inaugurée, jeudi 17 octobre, lors d'une cérémonie commémorative de cette tragédie, par le Sénateur-Maire socialiste de la Ville de Strasbourg, Roland Ries, a-t-on précisé à l'APS. Cette cérémonie s'est déroulée en présence des maires-adjoints de cette ville, capitale parlementaire de l'Europe, de nombreux conseillers municipaux, des membres du Consulat général d'Algérie à Strasbourg et d'une foule nombreuse, venue se ru Conseil municipal en mars 2013, a-t-on indiqué. La décision du maire fait suite à la mobilisation d'un Collectif des associations algériennes de Strasbourg qui commémore depuis de nombreuses années, la tragédie du 17 octobre 1961. Outre la dénomination de la "Place du 17 octobre 1961", le maire a dévoilé, à la faveur de cette cérémonie de recueillement, une plaque commémorative à vocation pédagogique, apposée sur les lieux portant la mention "A la mémoire des nombreux algériens tués à Paris lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961". Il y a cinquante-deuecueillir à cette occasion à la mémoire des victimes. L'inauguration de cette place, concrétise l'engagement pris par le maire de la ville, le 17 octobre 2012, et confirmée par une délibération dx ans, des milliers d'Algériens, hommes, femmes et enfants, sortis manifester pacifiquement, avec dignité, dans les rues de Paris, furent victimes d'une répression d'Etat d'une extrême gravité. La manifestation a été organisée pour protester contre le couvre-feu discriminatoire qui leur a été imposé et répondre à l'appel à la mobilisation de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN) suite à plusieurs cas de violence policière et de tueries contre la communauté algérienne. L'ensemble des historiens qui se sont intéressés à ces événements douloureux s'accordent à dire que les consignes impitoyables ordonnées par le préfet de police Maurice Papon, qui lui-même appliquait les instructions dictées en hauts lieux, pour réprimer dans le sang cette manifestation pacifique, furent exécutées avec zèle. Les corps d'Algériens tués par balles, jetés dans la Seine, morts sous la torture ou disparus, se comptent par centaines. Les survivants au massacre ont été expulsés massivement vers l'Algérie.