«Comment une institution qui n'arrive pas à faire parvenir à temps ses lettres écrites sur une distance de 05 km, peut-elle diriger un Etat à la superficie d'un continent comme l'Algérie ?» Plusieurs autres partis politiques ont répondu par un non catégorique à l'invitation de la présidence de la République à une rencontre de concertation, prévue pour aujourd'hui. Si ce refus était prévisible pour les partis de l'opposition, la «surprise» est venue du Mouvement populaire algérien (MPA) de Amara Benyounes, membre de l'Alliance présidentielle, qui a décidé de «déserter» son camp. Il a fait savoir hier, qu'il ne participera pas à la réunion de consultation à laquelle a appelé Abdelkader Bensalah. Dans un communiqué publié hier, le MPA considère que «le climat général n'est pas favorable à la tenue d'une telle élection, et d'autre part, que cette échéance, trop rapprochée, ne peut répondre aux revendications légitimes du mouvement populaire, à savoir le changement du système et la mise en place d'une nouvelle République». Pour sa part, le Parti de la Liberté et la Justice (PLJ) – dirigé par Mohamed Saïd – a estimé nécessaire de «tenir des consultations entre le Pouvoir et les acteurs politiques, en vue d'aboutir à des solutions consensuelles à même de garantir progrès et stabilité à la société et d'édifier l'Etat, mais elles sont inutiles avec des parties du Pouvoir rejetées par le peuple». Le président du parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a annoncé qu'«il ne participera pas à la rencontre, demandant la mise à l'écart des symboles du régime». «car nous ne reconnaissons pas vos agendas qui vont à l'encontre des revendications du peuple», a-t-il poursuivi. Mohcine Belabbas, qui a annoncé avoir reçu hier, une invitation émanant de la présidence de la République datée du 18 avril, estime que «cette lettre, transmise par un membre de la Garde républicaine à bord d'une moto, a mis 04 jours pour arriver du palais de la Présidence, situé à 4,8 km du siège du RCD». «Comment une institution qui n'arrive pas à faire parvenir à temps ses lettres écrites sur une distance de 05 km, peut-elle diriger un Etat à la superficie d'un continent comme l'Algérie ?», s'interroge-t-il avec ironie, avant de conclure : «Dégagez ! car nous ne reconnaissons pas vos agendas.» De son côté, la Secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a décliné l'invitation de Bensalah, affirmant dans une vidéo publiée sur la page Facebook du parti, que le PT a décidé de ne pas participer aux concertations de la présidence de la République. «Le PT ne peut participer à de telles concertations, alors que la grande majorité du peuple est mobilisée pour demander le départ de tous les symboles du régime», a précisé Mme Hanoune, estimant que «ces concertations sont une manœuvre visant à imposer la continuité du même système, en imposant l'élection présidentielle le 04 juillet prochain». Par ailleurs, le Mouvement «El-Binaa El-Watani» a fait savoir hier, à l'issue de la session extraordinaire du Conseil consultatif du parti, que «le dialogue est le meilleur moyen de sortir des crises, mais le dialogue auquel nous avons reçu une invitation officielle à participer dans cette dite réunion consultative, est inutile», ajoutant que cette réunion n'est qu' «une tentative d'imposer un fait accompli, qui ne reflète aucunement les aspirations du peuple algérien».