Munis de banderoles et vêtus des drapeaux algériens, ces jeunes se disaient déterminés à poursuivre leur mobilisation, jusqu'à l'instauration d'une vraie démocratie. Plus fort que jamais, le mouvement des étudiants se poursuit et touche tout le territoire national. Plusieurs milliers d'étudiants et leurs enseignants ont battu le pavé dans les différentes rues du pays, pour scander le départ du système actuel et ses symboles. Munis de banderoles et vêtus des drapeaux algériens, ces jeunes se disaient déterminés à poursuivre leur mobilisation, jusqu'à l'instauration d'une vraie démocratie. Classée deuxième après celle du vendredi, la marche des étudiants reflète la détermination et la volonté de ces jeunes, à vouloir libérer le pays des fléaux qui le rongent depuis plusieurs décennies. Main dans la main, ils ont décidé de donner une leçon au pouvoir, en manifestant pacifiquement pour l'instauration d'un Etat de droit. A leur neuvième manifestation, les revendications de ces jeunes n'ont pas changé. Celles de tout le peuple algérien, leurs demandes exigeant le départ immédiat des «2B» (Bensalah et Bedoui). Les deux chefs en poste, de l'Etat par intérim et du gouvernement attisent la colère de tout le peuple. Algériennes et Algériens observent depuis le 22 février dernier des rassemblements, marches, grèves… pour exiger le départ de ces deux personnalités, autrefois très proches du clan du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. En outre, à l'instar de tout le peuple, les étudiants refusent catégoriquement les décisions prises par Bensalah, dont l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle le 04 juillet prochain. Dès les premières heures de la journée d'hier, les algériens se sont réveillés sous les slogans hostiles, répétés par plusieurs milliers d'étudiants contre Bensalah. A Alger, Constantine, Oran, Mila , Tlemcen, Bouira, Tizi-Ouzou, Béjaïa… Ils ont crié d'une seule voix : «Les étudiants ne se présenteront jamais aux urnes le jour du vote, en signe de révolte !». Et ajoutent : «On demande le départ de tout le système. Tous les responsables doivent plier leurs bagages et partir !». La détermination de ces jeunes à bâtir une nouvelle Algérie est inébranlable. Malgré toutes les magouilles montées par le pouvoir pour leur faire rebrousser chemin, ces jeunes sont décidés à aller de l'avant. Répression des policiers, menaces des responsables, risque d'une année blanche… Rien ne semble pouvoir leur tenir tête. Pendant cette sortie, ces jeunes ont appelé la justice à prendre effet, contre toutes les personnes qui ont dépouillé le pays de ses richesses. «Win rahi el Adala, Win rahi ! (où est la justice !)», scandaient-ils sur l'absence de la justice durant les dernières années. Ils ont dénoncé le silence de cette dernière pour l'implication des personnalités politiques dans des affaires de corruption. Ces gens n'ont pas le droit de quitter le pays sans rendre des comptes sur leurs activités, répliquaient ces jeunes. Depuis le début du «Hirak», le peuple n'a pas changé ses revendications. Jusqu'à aujourd'hui, le «Yetnahaw Ga3» est toujours maintenu. «Talaba Ghadiboun li Bensalah rafidoun ! (étudiants en colère, et refusent Bensalah !)» ; «système dégage !», «On ne veut pas qu'on nous vole notre révolution !», ont longuement scandé les manifestants, qui sont en grève d'une semaine renouvelable. En effet, certains établissements universitaires sont, depuis quelques jours, paralysés par une grève générale observée par les étudiants, qui aspirent à une Algérie démocratique, où la corruption sera endiguée par une justice indépendante. Un policier demande à Bouhired de quitter les lieux A Alger, la mobilisation des étudiants était très forte. Plusieurs centaines d'universitaires ont sillonné, tout au long de la journée d'hier, les principales rues de la capitale. Audin, Hassiba, 1er mai, Didouche Mourad… ont été encerclées par un important dispositif de police anti-émeute. Usant pour certains de la force contre ces jeunes, ces policiers leur ont barré la route, pour les empêcher de rejoindre les marches de la Grande Poste. Ce comportement nuisant à la nature pacifique de la marche n'a pas laissé indifférente la Moudjahida, Djamila Bouhired. Au moment, où elle s'est approchée d'un policier pour dénoncer le comportement de ses confrères, ce dernier s'est tourné vers elle, et lui a demandé de partir. Ce comportement indigne des forces de l'ordre a provoqué une colère noire chez les étudiants.