Le ramadhan n'a pas eu raison de la volonté des robes noires qui sont revenues hier, dans la rue pour la énième fois depuis le début du mouvement de protestation. Ils étaient d'abord rassemblés à la cour de justice avant d'entamer leur marche vers le tribunal de Tizi Ouzou pour dire non une nouvelle fois : «non aux élections du 4 juillet prochain !» qu'ils ont déjà rejeté par le passé et exigé une nouvelle fois le départ du système. Ils étaient très nombreux à prendre part à la marche organisée à l'appel du bâtonnat. La procession s'est ébranlée du parvis du siège et les marcheurs ont brandi d'innombrables banderoles et ont aussi scandé une multitude de slogans comme : «Système dégage !», «FLN dégage !», «Non aux élections!», «Le peuple veut la chute du régime !», «Assa Azekka l'avocat yella yella !», «El-Djazaïra hourra démocratia !», «Y'en a marre de ce pouvoir, y'en a marre !» ou encore : «arrêtez la mascarade judiciaire, libérez la justice !» , «nous réclamons la liberté de la presse et la décolonisation des médias lourds», etc. La fin de la marche des avocats a été relayée par une autre marche, celles des étudiants de l'Université Mouloud Mammeri qui ont, à leur tour, battu le pavé hier, comme chaque mardi. Comme lors de la dernière marche, ils ont crié haut et fort le rejet du nouveau chef de l'Etat et tout le système en place. Les marcheurs ont tout au long de l'itinéraire habituel, à savoir du campus Hasnaoua vers a placette de l'olivier scandé d'innombrables slogans hostiles à Bensalah, à Bédoui et tout ce qui incarne le système. «Bensalah dégage !», «Gaid Salah dégage !», «Bédoui dégage !» ou encore : «Dissolution des deux chambres sénat/Apn !» et «dissolution du conseil constitutionnel !» et bien d'autres slogans encore pour revendiquer une Algérie démocratique et sociale et pour l'instauration d'une véritable 2e République sans les dirigeants actuels. Le chef de l'Etat-major de l'ANP en a eu pour son compte aussi puisque d'innombrables slogans l'ont directement ciblé. Comme à chaque fois, les étudiants ont été appuyés par les automobilistes qui klaxonnaient en guise de soutien.