Le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a salué hier, le haut degré de conscience et de maturité du peuple d'une part, et a critiqué les «manoeuvres» du pouvoir d'autre part. Dans une déclaration publiée hier, à l'issue d'une réunion du Secrétariat national du parti, vendredi à Alger, le RCD salue «l'attachement viscéral et salutaire du peuple au caractère pacifique de ses actions», affirmant qu'il «a su déjouer les nombreuses tentatives de division et de diversion, ce qui renforce son unité, et entretient l'espérance d'un nouveau départ pour le pays». Pour le RCD, «les débats publics animés par les jeunes dans les quartiers des villes et dans les villages, ont été les meilleurs remparts contre la désinformation, le retour de la menace de la main de l'étranger, et la peur de l'inconnu agités par le biais de l'instrumentalisation flagrante des médias lourds». Le parti a estimé par ailleurs, que les manoeuvres faites par le pouvoir ont échoué de dévier l'objectif du peuple. «La constitution par le pouvoir, d'armées d'internautes dénommées ‘mouches électroniques' par les citoyens, chargées de semer les haines, de polluer le débat, d'invectiver ou de menacer toute personne hostile à la normalisation entreprise sous la houlette de l'Etat-Major de l'Armée, n'ont pas eu d'effet sur la détermination des populations à reprendre en main leur destin», affirme la même source. S'agissant des actions judiciaires entamées dernièrement contre plusieurs personnalités politiques et ancien responsables, la même source estime que, «sous prétexte de protéger le mouvement, les nouveaux donneurs d'ordre ont, rapidement entraîné l'appareil judiciaire dans une opération de chasse aux sorcières, dont eux seuls connaissent les tenants et les aboutissants», Pire encore, estime le RCD, «alors que ceux qui ont mis le pays à genoux sont en liberté, et pour certains aux commandes, un opérateur économique, qui a subi les entraves du système Bouteflika, est mis sous mandat de dépôt pour un simple litige commercial, et une responsable politique est jetée en pâture avant même sa comparution devant la justice militaire». Tout en condamnant «avec la plus grande vigueur ces agissements, qui relèvent d'une politique de règlements de comptes et de provocations, destinées à détourner la révolution en cours de son cours», le RCD réitère «son refus d'instruire le procès du régime et de ses clients par une justice aux ordres». Seule une justice indépendante, dans un Etat de droit libéré par une phase de transition démocratique, «disposera de la légitimité pour traiter un tel dossier», affirme le RCD, pour qui «l'empressement manifesté et entrepris par le pouvoir de fait pour instruire la justice est plus que suspect», En outre, la parti de Mohcine Belabbes critique l'insistance du pouvoir en place sur l'organisation de l'élection présidentielle le 04 juillet. «L'entêtement à vouloir organiser une présidentielle, le 04 juillet, pilotée de bout en bout par un personnel politique passé maître de la fraude électorale, ne relève pas d'un simple passage en force pour désigner un nouveau président, ou d'un déni ordinaire de la réalité, mais participe d'une stratégie de reprise en main par une partie du système, de la décision par un agenda caché», estime le communique du RCD, estimant que «l'instrumentalisation de la justice, la reprise en main déjà en cours des médias publics et assimilés, dénotent de cette volonté de ne rien lâcher, ou de lâcher le moins possible devant le mouvement citoyen».