Le FFS s'est adressé à la population et aux forces vives indépendantes du pays «qui aspirent et luttent au quotidien pour un changement radical du régime». Le Front des forces socialistes (FFS) a appelé le peuple et toutes les forces vives de la société à agir vite, et surtout laisser de côté les divergences que le régime exploite pour affaiblir le mouvement populaire. Dans une résolution politique sanctionnant la session extraordinaire de son conseil national, tenu vendredi à Sidi Fredj, le FFS s'est adressé à la population et aux forces vives indépendantes du pays «qui aspirent et luttent au quotidien pour un changement radical du régime», leur demandant «de mettre de côté nos divergences et œuvrer ensemble pour l'avènement de la 2e république». Cela ne devra pas trop tarder, estime le vieux parti de l'opposition, devant un système qui mise sur l'essoufflement du Hirak. «Agissons vite, car le régime compte sur l'essoufflement du mouvement populaire et sur nos désaccords en tant qu'opposition, à conjuguer nos efforts», a-t-il écrit. Pour le FFS, «seule l'amorce d'un véritable processus démocratique de transition, est à même de réunir les conditions d'un vrai consensus national». A cet effet, et malgré qu'il ait déjà eu à présenter sa propre conception d'une sortie de crise, il réitère «sa disponibilité et son engagement» à construire avec d'autres énergies et d'autres acteurs, «un vrai rapport de force politique», et surtout «éviter l'alternance clanique et permettre de construire l'alternative démocratique». Sonnant l'adhésion de ses militants, le FFS les appelle «à rester mobilisés» aux côtés des algériens qui expriment pacifiquement leur volonté du changement. Autant il insiste sur la coordination des efforts de la population et des forces vives de la société, autant il rejette en bloc la feuille de route proposée par les tenants du pouvoir, qu'est la voie constitutionnelle à travers les présidentielles du 4 juillet. Le Conseil national du FFS «rejette le scrutin du 4 juillet» qui, selon lui, «ne sera ni démocratique, ni libre, ni transparent». Rappelant les propositions de sortie de crise que le parti a proposées en 2001 et en 2004, le CN a approuvé «à l'unanimité» le travail fait par la direction nationale et la commission de stratégie politique, portant l'actualisation de ces propositions. Cette initiative rendue publique sous le titre «Pour l'avènement de la deuxième république», est articulée sur plusieurs étapes. D'abord, «le dialogue à travers une conférence souveraine», «un pacte politique», «une convention nationale de suivi et de contrôle de la transition», puis «une instance de suppléance et un gouvernement de transition». Non sans oublier d'insister sur l'Assemblée nationale constituante (ANC), «une condition sine qua non pour restituer au peuple Algérien son droit à l'autodétermination, et mettre en place un Etat de droit». Défendant son initiative politique, le FFS explique qu'«il appartient aux algériennes et aux algériens», dans ce cadre, de reconstruire l'Etat, résultant «de la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice, la non-utilisation de la religion à des fins politiques, le respect de tous les pluralismes, et le respect des droits humains», a-t-il soutenu. Pour le FFS, l'ANC «est une institution collégiale dont les membres sont les représentants du peuple, librement élus». Ces derniers auront pour mission de «rédiger une Constitution» qui définit l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics et des institutions. Finalisée, elle «sera soumise au référendum populaire», et une fois adoptée, «elle consacrera la rupture définitive avec le régime en place». Enfin, dans la perspective de donner une suite à cette initiative, le Conseil national dit avoir «instruit les instances du parti à poursuivre le dialogue» avec les acteurs politiques, les représentants de la société civile, des syndicats autonomes, du mouvement associatif et «ouvrir un large débat avec les citoyens dans des rencontres de proximité».