Le conseil national du parti appelle la population et les forces "vives indépendantes" du pays à "mettre de côté nos divergences et œuvrer ensemble pour l'avènement de la IIe république". C'est une bien singulière situation que vit le FFS. Englué dans une crise organique liée à des ambitions pour le contrôle de l'appareil, le parti du défunt Hocine Aït Ahmed, qui plaide depuis quelques années en faveur de la construction d'un consensus national, semble peiner pourtant à le réaliser au sein même du parti. Illustration de cette difficulté : vendredi, alors qu'Ali Laskri et ses partisans (79 sur 114 membres, selon une source dans l'entourage du parti) tenaient un conseil national extraordinaire à Azur-Plage, côte ouest d'Alger, de nombreux élus étaient, eux, après avoir participé à la marche plus tôt, en conclave au siège du parti. Visiblement consommé, le divorce entre les deux entités n'a pas empêché les uns et les autres de s'exprimer sur la situation politique du pays avec, en toile de fond, le même constat et les mêmes propositions de sortie de crise. Dans une résolution publiée sur le site officiel du parti, le conseil national a appelé "les Algériennes et les Algériens à poursuivre leur mobilisation unitaire et pacifique, jusqu'à la satisfaction complète de leurs revendications", et a "mis en garde les tenants du pouvoir contre toute répression ayant pour but de dévier cette révolte populaire de ses objectifs". Rejetant, comme il fallait sans doute s'y attendre, le scrutin du 4 juillet prochain qui ne sera "ni démocratique, ni libre, ni transparent", le conseil national a approuvé la récente proposition de sortie de crise présentée aux médias par Ali Laskri. Une proposition qui détaille toutes les étapes. Dans ce contexte, le CN a instruit les instances du parti, précise le texte, à poursuivre le "dialogue" autour de cette initiative avec les acteurs politiques, les représentants de la société civile, les syndicats autonomes et les représentants du mouvement associatif et à "ouvrir un large débat" avec les citoyens dans des rencontres de proximité. Aussi appelle-t-il la population et les forces "vives indépendantes" du pays qui aspirent et luttent au quotidien pour un changement radical du régime à "mettre de côté nos divergences et œuvrer ensemble pour l'avènement de la IIe république". "Agissons vite, car le régime compte sur l'essoufflement du mouvement populaire et sur nos désaccords en tant qu'opposition à conjuguer nos efforts", note la résolution. Pour le FFS, "seule l'amorce d'un véritable processus démocratique de transition est à même de réunir les conditions d'un vrai consensus national". Il réitère, enfin, sa disponibilité et son engagement à "construire avec d'autres énergies et d'autres acteurs un vrai rapport de force politique, éviter l'alternance clanique et permettre de construire l'alternative démocratique". Cité par l'APS, Sofiane Chioukh, un des membres de l'instance présidentielle, en conflit avec Ali Laskri, a qualifié, pour sa part, en marge de la réunion des élus, d'"utopique" le scrutin du 4 juillet prochain.