Après quelques escarmouches avec les agents de sécurité, des échanges verbaux violents ont eu lieu entre ces députés et Bouchareb, qui leur a signifié qu'il ne céderait pas à leur pression. Les jours de Moad Bouchareb à la tête de l'Assemblée populaire nationale semblent être comptés. Des députés FLN se sont introduits hier matin, dans le bureau de Mouad Bouchareb, qui était en pleine réunion avec les membres de son bureau, au niveau du cinquième étage de l'Assemblée, dans le but de le faire «dégager». Après quelques escarmouches avec les agents de sécurité, des échanges verbaux violents ont eu lieu entre ces députés et Bouchareb, qui leur a signifié qu'il ne céderait pas à leur pression. Les députés l'ont accusé d'être contre la volonté populaire, qui exige le départ de tous les symboles du système dont il fait partie. «On voulait dialoguer avec lui, il nous a fermé la porte au nez. On était obligé de rentrer, et on lui a demandé clairement de répondre favorablement à la demande du mouvement populaire, lui intimant l'ordre de démissionner», a indiqué le président du groupe parlementaire du FLN à l'APN, Khaled Bouriah. «On était obligé d'intervenir, parce qu'il n'était pas prédisposé à répondre favorablement à cette doléance», a-t-il ajouté. Ces députés ont usé du même «mode opératoire» utilisé contre de Saïd Bouhadja, pour empêcher Bouchareb d'accéder à son bureau, avant de déclarer la vacance du poste de président, et la désignation d'un nouveau président. Cette réaction violente des députés FLN serait menée par le nouveau secrétaire général du parti, Mohamed Djemaï. En effet, depuis son élection à la tête du FLN le 30 avril dernier, les députés de l'ex-parti unique mènent une fronde contre Bouchareb. Mais ce dernier semble inflexible devant toute cette pression. Il ne quittera pas la présidence de la chambre basse du parlement, en leur répondant que ce n'est pas eux qui l'ont porté au perchoir. «Vous connaissez bien qui m'a désigné, et ce n'est pas vous qui m'avez plébiscité», a-t-il déclaré. Pour rappel, le groupe parlementaire du FLN à l'APN a décidé, ce mardi 21 mai, de geler ses activités au sein de la chambre basse du parlement, en vue de contraindre Bouchareb à quitter son perchoir. Le mouvement populaire qui a débuté le 22 février, exige le départ des «B» symbolisant le système Bouteflika, en référence notamment, au président de l'APN, Moad Bouchareb. Les parlementaires du FLN, ainsi que le nouveau secrétaire du parti Djemai, avaient conseillé à Bouchareb de «quitter dignement son poste». S'appuyant sur l'article 11 des statuts du parti et l'article 10 de son règlement intérieur, les parlementaires du FLN lui ont demandé, dans un communiqué rendu public, de «démissionner immédiatement» pour satisfaire l'une des exigences du «Hirak», et d'être en phase avec les instructions de la direction nationale. Le groupe parlementaire du FLN n'était pas à son premier appel à sa démission. Bouchareb connaîtra-t-il le même sort que son prédécesseur, Bouhadja ? C'est à dire l'éviction par l'usage de la force ? La crise entre le FLN et le président de l'APN s'accentue. Ironie du sort, Mouad Bouchareb est en train d'être chassé du Parlement par la force, comme il y avait été installé.