«Malgré toutes les provocations, la révolution est demeurée foncièrement pacifique depuis le début des marches. Le devoir des éléments de la sûreté publique est de protéger les manifestants, contre toute tentative de provocation et de menace à leur sécurité, et non de réprimer les manifestations pacifiques», souligne le bureau politique du parti d'Ali Benflis, Talaie El-Hourriyet. Le parti de Benflis «met en garde les autorités publiques contre la tentation du recours à la force contre la révolution populaire». Ce parti dit constater «avec inquiétude, l'impasse politique générée par la mise en œuvre exclusive de l'article 102 de la Constitution comme solution de sortie de crise». «L'échec consommé de l'élection présidentielle, initialement prévue le 4 juillet, que le peuple a rejetée, considérant ses conditions de déroulement inappropriées et inacceptables, commande impérieusement le recours à la voie politico- constitutionnelle», ajoute le parti de Benflis, qui appelle dans ce sillage à «l'ouverture d'un dialogue pour dégager, dans les meilleurs délais, une solution politique consensuelle qui réponde aux aspirations du peuple et évite à notre pays un vide constitutionnel, politique et institutionnel, aux conséquences imprévisibles, au terme du mandat constitutionnel de la présidence de l'Etat». Le bureau politique de Talaie El-Hourriyet rappelle les conditions de succès de ce dialogue, «à savoir des interlocuteurs crédibles qui recueillent l'assentiment populaire, un cadre adéquat et un objet clair, pour ne pas s'exposer à la réédition du fiasco du 22 avril 2019, précisément parce que ces conditions n'étaient pas réunies». Le parti de Benflis affirme que «les figures emblématiques du régime, encore à la tête des principales institutions de l'Etat, récusées par la révolution populaire, sont disqualifiées comme interlocuteurs pour un tel dialogue. La partie invitante à ce dialogue doit être d'une autorité morale et politique incontestable et irrécusable». Et d'ajouter que «le dialogue doit réunir les représentants de la révolution populaire et de la société civile, et ceux des partis et personnalités nationales qui se sont illustrés dans la lutte contre l'ancien régime, et ont soutenu la révolution populaire pacifique depuis ses débuts». «Un tel dialogue doit également viser un plan global de règlement de la crise, assurant au pays une continuité institutionnelle transitoire jusqu'à l'élection du prochain président de la République avec, notamment, la création d'une instance indépendante pour l'organisation, la supervision et la surveillance de cette élection, jusqu'à la proclamation des résultats du scrutin», soutient ce parti, pour lequel «l'objectif final de ce dialogue doit être l'élection du président de la République dans des conditions qui lui confèrent toute la représentativité, la crédibilité et la légitimité pour mener à bonne fin son mandat qui sera, de toute évidence, le mandat de la transition démocratique véritable à laquelle notre peuple aspire». Talaie El-Hourriyet «note avec intérêt, une prolifération d'idées et de propositions émanant de partis politiques et personnalités nationales, d'académiciens et de chercheurs dans différentes sphères d'activité, en vue de contribuer à la recherche d'une sortie de crise qui réponde aux aspirations du peuple». Il estime que l'appel pour un règlement consensuel de la crise lancé par Ahmed-Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdenour et Rachid Benyelles, «s'inscrit clairement dans cette perspective, et mérite toute l'attention, eu égard à la qualité morale et au parcours historique et politique de ses auteurs». Le parti de Benflis se dit «convaincu que l'Armée nationale populaire a un rôle important à jouer dans ce dialogue pour une sortie de crise, comme accompagnatrice et facilitatrice, et comme garante de la mise en œuvre de la feuille de route qui sera adoptée, par consensus, par les partenaires à ce dialogue».