Les pharmaciens d'officines de la wilaya de Boumerdès ont répondu largement et favorablement à la grève d'une demi-journée à laquelle a appelé le Syndicat national algérien des pharmacies d'officines (Snapo) pour exiger la promulgation de la nouvelle loi portant révision de la loi 04/18. Cette loi portant les dispositions juridiques et sécuritaires et les outils de ventes de produits psychotropes. Le syndicat exige la protection du pharmacien dans son activité et exige une expertise juridique pour sécuriser le pharmacien dans le cas où il est poursuivi car certains produits ne sont pas des psychotropes alors qu'ils le sont considérés sans aucun texte de loi où de réglementation. Sur toutes les communes de la wilaya, toutes les pharmacies étaient fermées durant la matinée. «Grève de dignité !», tel est le slogan choisi pour cette action de protestation enclenchée quelques jours seulement après le sit-in observé devant le ministère de la Justice. Ils ont réclamé «la classification des produits psychotropes afin d'éviter des amalgames dans la vente de cette catégorie de médicaments». Un pharmacien nous dira que «les produits Tramadol ou Novazin ne sont pas des psychotropes et certains produits neuroleptiques sont considérés comme étant des psychotropes, c'est le flou total». Les pharmaciens ont dénoncé le vide juridique qui entrave la commercialisation dans la sécurité des produits psychotropes. Ils ont menacé de recourir à d'autres formes de protestation quitte à geler la vente des psychotropes. Ils ont évoqué même certains pharmaciens qui sont emprisonnés à de lourdes peines en raison de l'absence d'un cadre juridique protégeant le pharmacien. Le Snapo a assuré qu'il y avait un service minimum pour prendre en charge les cas particuliers et de malades chroniques. Par ailleurs, les pharmacies ont dénoncé les conditions déplorables d'exercice de leur activité, notamment durant la nuit ou durant les permanences.