L'ES Tunis a remporté dans la nuit de vendredi à samedi sa troisième Ligue des champions africaine face au WA Casablanca au terme d'une finale retour qui n'est pas allée à son terme à cause d'un énorme scandale lié à une panne de l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR). C'est un scénario surréaliste qui s'est produit à Radés lors de la nuit du destin. On jouait l'heure de jeu de ce deuxième acte du grand derby maghrébin lorsque l'attaquant du WAC Walid El Karti a vu son but annulé par l'arbitre pour une position de hors jeu inexistence. Sûrs de la validité de cette égalisation qui allait leur permettre de remettre les pendules à l'heure après que leur adversaire ait ouvert le score peu avant la mi-temps sur une frappe somptueuse signé Belaili, les Marocains ont réclamé à l'arbitre gambien Bakary Gassama le recours à la VAR pour rectifier son erreur. Mais à la surprise générale, le dispositif vidéo était hors service, depuis même le début de la rencontre comme l'ont assuré certains médias locaux. S'en est suivie alors une confusion totale qui a duré une heure et demie impliquant même le président de la CAF le Malgache Ahmad Ahmad, qui est descendu de la tribune pour se mêler aux discussions entre le corps arbitral et les dirigeants des deux finalistes, avant de reprendre sa place. Le match a d'abord été annoncé interrompu puis après une longue période d'incertitude durant laquelle les joueurs du WAC ont refusé de reprendre le jeu, avant que l'arbitre décide de mettre fin aux débats, sifflant ainsi la victoire de l'ES Tunis au moment ou une grande du public avait déjà quitté l'enceinte de Radés. Qualifiant cette mascarade de «scandale du siècle», les gars de Casablanca qui ont accusé leurs homologues de Tunis d'avoir volontairement débranché la VAR, ont menacé de saisir la FIFA et le TAS pour faire valoir leurs droits après avoir au préalable déposé plainte auprès de la CAF. En attendant, cette dernière a décidé à travers son comité exécutif de convoquer une réunion d'urgence ce mercredi pour débattre des issus réglementaires à réserver à ce match, quand bien même l'instance du football africain déclare pour le moment l'EST comme le vainqueur de l'édition 2019 de la Ligue des champions africaine. «Suite aux événements survenus lors du match EST/WAC comptant pour la finale retour Total CAF Champions League 2018/2019 et après l'arrêt du match, le président de la CAF M. Ahmad Ahmad décide de provoquer un Comité Exécutif d'urgence le 4 Juin pour débattre des issus réglementaires à réserver à cette rencontre», a réagi la CAF sur son site officiel. Quoi qu'il en soit, ce qui s'est passé vendredi à Radès a terni encore plus l'image du football africain sur le plan international. Pas du tout rassurant à moins de trois semaines du coup d'envoi de la CAN… Ouassel Mounir La presse internationale choquée La presse du monde entier est complètement abasourdie après la scandaleuse finale de Ligue des Champions Espérance-Wydad vendredi soir. Pour L'Equipe, «la scène est assez surréaliste, et on espère que cela n'arrivera pas ce samedi soir, lors de la finale de la Ligue des champions européenne entre Liverpool et Tottenham». «L'assistance vidéo était-elle vraiment en panne? A-t-elle été volontairement débranchée par certains organisateurs tunisiens comme certains veulent le croire ?», s'interroge pour sa part France Football. France 24 estime qu'en quelques minutes «la rencontre a pris une tournure historique». «Il y a fort à parier qu'après cet improbable dénouement, le Wydad Casablanca tentera de faire appel de la décision de la CAF. Mais que son éventuel recours aboutisse ou non, le principal grand perdant de cette soirée restera sans conteste le football africain», poursuit le média. L'Américain Fox Sports, écrit que si la VAR a créé des polémiques à travers le globe, «la finale de la Ligue des Champions africaine a atteint un nouveau niveau». Et c'est à l'issue de scènes ahurissantes que l'Espérance a été sacrée lors d'un match «qui a commencé en mai et s'est terminé en juin». L'Espagnol AS a évoqué des «circonstances exceptionnelles» où la «confusion a régné». Le Brésilien Globo Esporte estime que «l'Espérance conserve son titre l'année de son centenaire, mais les motifs de célébration s'arrêtent là». Belaili entre dans l'histoire du football algérien En offrant vendredi le titre à l'ES Tunis en finale de la Ligue des champions africaine, Youcef Belaili est entré dans l'histoire du football national en devenant le premier Algérien à avoir remporté deux fois la prestigieuse compétition interclubs dans sa nouvelle version. Auteur de l'unique but de la partie à la 42e minute sur une superbe frappe, l'ex-attaquant de l'USM Alger s'est offert son deuxième sacre africain de suite après celui de 2018. Un exploit qu'aucun joueur algérien n'a réalisé jusque-là même s'il convient de rappeler que Mourad Amara et Abdelhamdi Sadmi ont déjà gagné deux fois la C1 avec la JS Kabylie en 1981 et 1990, mais c'était dans son ancienne version.