La famille de Louisa Hanoune a saisi hier, via une lettre ouverte, le chef de l'Etat par Intérim, Abdelkader Bensalah, pour intervenir dans son affaire et permettre sa libération. Les actions et les appels pour la libération immédiate de l'opposante, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT) s'intensifient, alors qu'elle va bientôt boucler son premier mois de détention à la prison civile de Blida, après son incarcération, le 9 mai dernier, pour «complot contre l'autorité de l'armée». Plusieurs appels ont été lancés par son parti, classe politique et personnalités nationales pour sa libération. Hier, c'est au tour de sa famille de saisir le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, via une missive signée par son frère ainé, Abdelmadjid Hanoune. La famille de la responsable politique a demandé sa libération à l'occasion de la fête de Aid El Fitr, estimant que ceci sera bénéfique pour toutes les parties. Dans cette correspondance, la famille de Hanoune précise qu'elle espère voir sa requête étudiée par Bensalah pour des considérations «humanitaires», en évoquant de son état de santé. «La famille de la détenue vous interpelle sur son état de santé, qui ne lui permet pas de supporter, ainsi que son âge qui ne l'aide pas. Nous espérons que vous allez étudier le cas de la détenue d'un point de vue humanitaire», lit-on d'ailleurs dans la lettre, datée du 1er juin et expédiée d'Annaba. La famille de Louisa Hanoune sollicite un geste du Président Bensalah, à «l'occasion du mois sacré et de la fête de l'Aïd El Fitr», en souhaitant que cette mesure (sa libération, ndlr) puisse être «bénéfique pour toutes les parties, et pourrait participer au dénouement de la crise actuelle». Le 29 mai, la moudjahida et ex-sénatrice, Zohra Drif Bitat, présidente du comité national pour la libération de Louisa Hanoune (CNLLH), a décidé de saisir, via une lettre ouverte le général de corps d'armée, Ahmed Gaid Salah, et le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, pour réclamer sa libération dans les «plus brefs délais». Elle a décidé notamment, de saisir le syndicat national des magistrats, le club des magistrats libres, ainsi que l'association nationale des avocats. Le lundi 20 mai, le PT a exhorté les partis, organisations et société civile, pour «intensifier la campagne» en faveur de la libération de Louisa Hanoune, dont la demande de liberté provisoire a été rejetée par le tribunal militaire de Blida. Par ailleurs, plus de 3000 personnalités françaises ont signé une pétition pour la libération immédiate de Louisa Hanoune. «L'incarcération de la SG du PT est injustifiée et injustifiable», a estimé Patrick Hébert, signataire de l'appel, et membre de l'Entente internationale des travailleurs (EIT), dont Louisa Hanoune est coordinatrice. «Madame Louisa Hanoune est responsable d'un parti politique, elle est arrêtée en raison de ses convictions politiques et non pas en fonction d'un acte délictueux qu'elle aurait pu commettre», a-t-il expliqué. En attendant son procès, la patronne du Parti des Travailleurs, sur laquelle pèsent de lourds chefs d'inculpation à savoir «conspiration contre l'autorité de l'armée», et «conspiration à l'autorité de l'Etat», risque une lourde peine, au même titre que les généraux, Mohamed Lamine Mediène, dit Toufik, et Athmane Bachir Tartag, ainsi que Saïd Bouteflika, arrêtés dans le cadre de la même affaire.