L'ONU a renouvelé pour un an l'embargo sur les armes pour la Libye, plusieurs membres déplorant l'arrivée d'armements dans ce pays depuis deux mois mais sans prévoir de moyens supplémentaires pour mieux le contrôler. Une résolution en ce sens a été adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil. Membre non permanent, l'Afrique du Sud a déploré que des armes continuent d'arriver en Libye «par voie maritime et terrestre». Plusieurs pays se sont cependant félicités de l'opération militaire européenne Sophia de lutte contre les trafics d'armes et de pétrole en Libye. Lancée en 2015 à l'origine pour lutter contre les réseaux de passeurs, le mandat de l'opération militaire européenne a été prolongé fin mars de six mois jusqu'au 30 septembre 2019. Mais avec une «suspension temporaire du déploiement des moyens navals de l'opération» en raison du refus de l'Italie, qui commande Sophia, de laisser débarquer dans ses ports les migrants recueillis en mer. Selon la France, même sans navires, «l'opération Sophia garde un rôle important pour la stabilisation de la Libye». «Son caractère dissuasif limite les violations de l'embargo sur les armes et réduit les flux d'armes», a affirmé l'ambassadrice française adjointe, Anne Gueguen. A la mi-avril, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, en demandant aux Etats de l'UE de renvoyer des navires militaires en Méditerranée, avait estimé que «sans navires, Sophia n'était pas à même de remplir sa mission». Depuis le lancement début avril de l'offensive du maréchal Khalifa Haftar pour s'emparer de Tripoli, plusieurs arrivées d'armes ont été signalées, entre autres du matériel de fabrication turque et jordanienne au profit des forces loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale. Le Comité des experts de l'ONU chargé de contrôler l'embargo sur les armes pour la Libye a indiqué pour sa part «enquêter sur l'implication possible des Emirats arabes unis dans le lancement en avril de missiles sur des unités fidèles à Tripoli».