La nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et de la relance du processus politique pour une sortie de crise en Libye a été soulignée à l'Union européenne, lors d'entretiens avec le chef du gouvernement d'union nationale (GNA) libyen Fayez al-Sarraj, alors que Tripoli est le théâtre depuis plus d'un mois d'agressions lancées par le général à la retraite Khalifa Haftar. A Bruxelles, où se trouvait lundi le président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez al-Sarraj, dans le cadre d'un périple à l'étranger en quête de soutiens, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont, dans une déclaration commune, "condamné" l'offensive menée par les forces de Haftar contre Tripoli, au terme d'une réunion sur la situation en Libye. "L'attaque militaire de l'Armée nationale libyenne (ANL) contre Tripoli et l'escalade qui s'en est (...) constituent une menace pour la paix et la sécurité internationales et menacent davantage la stabilité de la Libye", ont-ils mis en garde. Dans le document, l'UE a appelé toutes les parties à "mettre en oeuvre immédiatement un cessez-le-feu et à coopérer avec les Nations unies pour assurer une cessation complète et globale des hostilités". Pour rappel, les hostilités lancées par Haftar en vue de prendre le contrôle de Tripoli ont fait, depuis leur déclenchement le 4 avril, plus de 450 morts et plus de 2.000 blessés, selon le dernier bilan établi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La situation humanitaire en Libye où plus de 55.000 personnes ont été déplacées par les combats et bombardements de Tripoli, a été aussi au centre des discussions de lundi à l'UE. Dans ce sens, Mme Mogherini a souligné l'"importance d'assurer l'accès humanitaire et la nécessité de protéger les civils" "Le travail continue, en coopération avec l'Organisation des Nations unies pour les réfugiés (HCR ) et l'Organisation internationale de la Commission des migrations, afin de protéger et d'aider les migrants dans les centres de détention", a-t-elle précisé. Sur le terrain, les combats à Tripoli continuent et Khalifa Haftar poursuit ses agressions ignorant les appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu immédiat. Déplorant la poursuite de ces affrontements dans la capitale libyenne, la Cour pénale internationale (CPI) a affiché récemment sa disposition à enquêter et poursuivre les individus ou parties commettant des actes constituant des crimes relevant de la compétence de la Cour. "Alors que je m'adresse à vous aujourd'hui, à mon grand regret, les combats en Libye se poursuivent sans relâche", avait dit sa procureure, Fatou Bensouda qui briefait le Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Libye. "La sécurité des migrants et des réfugiés détenus dans des centres situés à proximité des zones de combat suscite de graves préoccupations", a-t-elle déploré.