Bouregaâ est accusé de «participation en temps de paix à une entreprise de démoralisation de l'armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale et à un corps constitué». Des officiels ont réagi hier, sur l'incarcération du moudjahid Lakhdar Bouregaâ, survenu ce dimanche 30 juin, en marge de la séance de la clôture de la session parlementaire au Conseil de la nation. Après la vague d'indignations de la classe politique, de l'organisation nationale des Moudjahidine et même sur les réseaux sociaux, suite à sa mise en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de Bir Mourad Raïs, des officiels se sont exprimés à ce sujet. Interrogé par la presse, le président par intérim du Sénat, Salah Goudjil, qui est lui-même moudjahid, a indiqué que «Bouregaâ est mon ami, cependant mon poste actuel ne me permet pas de faire des réactions, concernant son arrestation». Pour sa part, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Hassan Rabhi a indiqué que «la justice à toutes les prérogatives afin d'enquêter sur ce sujet». «L'Etat et la société algérienne ont les institutions nécessaires qui leur permettent de commencer les enquêtes dans ces dossiers afin de faire éclater la vérité» a-t-il expliqué. Le ministre de la communication a précisé dans ce sens : «nous avons confiance en la justice et en ceux qui doivent prendre en charge ce dossier.» «Si Bouragaâ est victime, on saura qui l'a méprisé, mais, si ce qu'on lui reproche est vrai, l'histoire et les témoignes vont le prouver», a-t-il affirmé. Bouregaâ est accusé de «participation en temps de paix à une entreprise de démoralisation de l'armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale et à un corps constitué». Un collectif de 50 avocats s'est constitué et a annoncé sa volonté pour défendre Lakhdar Bouregaâ. Suite à l'accusation d'usurpation d'identité dont il a fait objet, l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a menacé dimanche, dans un communiqué rendu public retraçant le parcours historique de Lakhdar Bouregaâ, de porter plainte contre les auteurs de la diffamation visant à remettre en cause le parcours du commandant de la wilaya IV historique. «L'ONM se réserve le droit d'engager des poursuites judiciaires à l'encontre des parties qui ont donné un nom à ce moudjahid autre que son vrai nom et qui ont porté atteinte à son honorable parcours», a précisé l'organisation par la voix de son secrétaire général par intérim, Mohand Ouamar Benlhadj. Les responsables de la Fondation de la Wilaya IV historique, ont de leur côté, refusé de s'exprimer sur la détention de Bouregaâ. sa détention pour «démoralisation et outrage à corps constitué» a été dénoncée par des partis politiques et des acteurs de la société civile. Dénonçant une «arrestation qui cible l'un des rares symboles de la glorieuse révolution algérienne toujours en vie», le FFS considère «qu'aucun prétexte n'est recevable devant ce déni de l'histoire et de ses braves artisans». Le parti a exigé «sa libération immédiate et sans condition». Pour sa part, le RCD a exigé «la libération du chef de la wilaya IV historique et de tous les détenus d'opinion et l'arrêt des harcèlements policiers et judiciaires à l'encontre des membres du soulèvement populaire». Même réaction du MSP qui a exigé sa «libération immédiate» estimant que son incarcération «est un message négatif quant à l'évolution des choses». Le FLN ne s'est toujours pas exprimé sur ce sujet.