Intraitable en attaque mais "superficiel" en défense, le Real Madrid affiche autant de doutes que de certitudes avant d'affronter la Juventus mardi (20h45 heure locale 19h45 GMT) à Turin, où le club merengue peut obtenir son billet pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Une victoire qualifierait automatiquement les Madrilènes, auteurs jusque-là d'un sans-faute dans le groupe B, et un nul pourrait même suffire dans l'hypothèse où Copenhague, dans le même temps, ne gagne pas contre Galatasaray. Mais face à une Juve qui n'a plus le droit à l'erreur pour continuer à rêver d'Europe, le Real doit encore trouver cet "équilibre" défensif que l'entraîneur Carlo Ancelotti appelle de ses vœux depuis plusieurs jours. Contre le FC Barcelone (défaite 2-1), le FC Séville (victoire 7-3) et le Rayo Vallecano (succès 3-2), le Real a encaissé sept buts pour ses trois derniers matches de Championnat d'Espagne. Le trident offensif Bale-Benzema-Ronaldo a beau tourner enfin à plein régime (10 buts à eux trois depuis une semaine), tout Madrid espère surtout que la "Maison blanche" va resserrer les boulons derrière. En 15 sorties cette saison, sa cage n'est restée inviolée qu'à trois reprises. "Nous devons réfléchir à changer un peu notre attitude, abandonner la superficialité dont nous faisons preuve parfois sur le terrain", a asséné Ancelotti après la pénible victoire contre le Rayo, évoquant un "désastre" de seconde période. "Ce n'est pas possible qu'une équipe de cette qualité laisse se relancer un match où elle mène 3-0", a-t-il ajouté. Il est intéressant de noter qu'en première période au stade de Vallecas, avec la présence d'un Xabi Alonso de retour de blessures (pubalgie puis fracture d'un pied), le Real s'est montré beaucoup plus serein. Avant de perdre pied en deuxième période après la sortie du métronome basque. La faute, donc, à une certaine "superficialité", une suffisance défensive quand le score était acquis, qui a permis à Séville puis au Rayo de remonter tour à tour de 3-0 à 3-2. La "Vieille Dame" revit "Nous sommes tous tristes", a dit le défenseur portugais Pepe. "Ca s'est produit au cours des deux derniers matches et ça ne doit pas se produire au cours du prochain." Car au moindre relâchement madrilène, la Juventus saura en profiter dans une rencontre qui vaut très cher pour les Turinois. S'ils ne battent pas le Real, ils risquent de se retrouver à quatre ou cinq longueurs de Galatasaray en cas de succès des Turcs mardi à Copenhague. Pour conjurer les risques d'élimination, la Juve a ranimé les vertus de combattantes chères à Antonio Conte. Depuis la gifle de Florence, où elle a concédé quatre buts en quinze minutes (4-2), la "Vieille Dame" revit. Battue par le Real à l'aller (2-1) à dix contre onze pendant une mi-temps, sans démériter, elle a enchaîné trois victoires en championnat d'Italie sans encaisser le moindre but. Certes, Giorgio Chiellini étant suspendu après son expulsion à Bernabeu, la Juve devra jouer à quatre défenseurs et non à cinq comme à son habitude. Mais la défense collective turinoise a de nouveau de l'huile dans les rouages, et le gardien Gianluigi Buffon a retrouvé sa sûreté, après son match raté contre la Fiorentina. En outre, l'attaque tourne parfaitement bien, dynamisée par Carlos Tevez, déjà auteur de 7 buts pour ses nouvelles couleurs (6 en Serie A, mais aucun en Ligue des champions). Et la Juve compte comme toujours sur son triangle magique du milieu Vidal-Pirlo-Pogba, le stratège Andrea Pirlo ayant reposé ses jambes de 35 ans en ne jouant que la dernière demi-heure en Serie A contre Parme (1-0). Défense turinoise retrouvée, attaque efficace, milieu percutant: pour l'arrière-garde du Real, c'est déjà l'épreuve du feu.